Le Parti démocratique progressiste (PDP), explique “la contrainte”.

Salah Ben Omrane , le 03 octobre 2011, à 12:30

  Mardi dernier, le tribunal d’Instance de Tunis a statué en référé, le rejet du recours formé par une dizaine de citoyens, mobilisés aux fins de faire cesser la diffusion des spots publicitaires à caractère politique. Les visés par cette action, sont :  le parti de l’Union patriotique libre (UPL), le Parti démocrate progressiste (PDP) et la chaîne Nessma TV. Motif du rejet : Les requérants «n’ont pas la qualité pour agir», avait estimé le juge chargé du dossier.

Dès que cette décision a été portée à la connaissance du public, le soir même, sur un plateau télé, Maya Jribi du PDP a salué, comme il se doit,avec le sourire , l’impartialité de la Justice .

 Une victoire ou une échappée de ceux qui payent, associés à ceux qui diffusent les spots publicitaires politiques ? Tout dépend de quel côté on perçoit la décision du juge. Sur le plan juridique, il n’y a rien à redire sur la décision. On ne demandait pas plus au juge, à savoir, statuer en tenant compte des faits et de la loi en la matière, sans mordre la ligne qui sépare ses compétences du domaine de la politique ou celui de la morale. De mon point de vue , cette décision, avant tout, honore la justice, même si je me considère comme étant vigoureusement opposé à la publicité en matière politique. De même, qu’il revient à la seule administration d’appliquer ce qui est prévu par la loi sous forme de contrainte, et si nécessaire par le moyen de la force publique et non à des particuliers. Le particulier à l’obligation de dénoncer tout délit ou tout crime au titre de témoin, mais il n’a pas à se substituer au rôle d’une administration ou de l’État.

Néanmoins, par cette affaire, ce qui est attendu dans le domaine politique, s’est produit !

C’est le public qui s’est dégagé vainqueur. la situation a tourné à son avantage en lui permettant de percevoir un peu mieux les enjeux entres pouvoirs. Le sens, les buts et les fondements dans l’organisation d’un parti politique, sont devenus plus lisibles pour le citoyen tunisien. Il est plus clair qu’hier, que les partis politiques, en général, ne sont pas des rassemblements humanitaires destinés à servir les plus démunis, les plus nécessiteux. Que ce ne sont pas des associations au service du citoyen, qui n’attendent qu’une chose: être au pouvoir pour commencer l’exécution d’un programme séduisant de campagne électorale. Une partie du brouillage, dans le sens de ce qu’est un parti politique et de son rôle, vient d’être dissipée .Un brouillage, auquel ont participé quelque uns ,dont ils se sont rendus coupables, en faisant la démarche qui consiste à acheter la sympathie de quelques citoyens faibles d’esprit et pauvres économiquement ,en leur apportant quelques « cadeaux ». Les idées « généreuses » de quelques partis, se sont heurtées à leurs propres contradictions, avant même que la campagne électorale ne démarre officiellement. Tous, on a entendu les partis revendiquer ,la séparation des pouvoirs, la liberté de la presse, l’égalité entre tous, la création d’emplois, la réduction de la fracture entre régions et le développement économique du pays à la mesure de ses moyens humains et de ses ressources. Pas un seul parti, ne l’a pas dit ,ni n’a exprimé son contraire. Même ceux qui ont crée de nouveaux partis alors qu’ils étaient amis, copains, collègues et complices des tortionnaires d’hier ,vous l’ont dit et répété. C’est donc du bla bla, et vous l’avez très bien compris, quand le parti même qui dit qu’il revendique de la transparence pour plus tard, alors qu’il refuse de piper un mot sur les noms de ses donateurs et sur les sommes qu’ils ont investies dans son équipe.

Les partis politiques sont des organisations qui regroupent des gens, qui ont décidé de se rassembler pour défendre les intérêts d’un groupe humain, d’une classe politique avec des moyens qui correspondent à leurs convictions et à la hauteur de leurs moyens .

 On est donc où, avec l’exercice des partis politiques, censés traduire les principes, la substance même du soulèvement populaire qui a poussé Ben Ali vers la porte de sortie ?

 On est où, avec la volonté populaire, qui criait haut et fort, il y a neuf mois, qu’elle voulait démanteler cette redoutable machine de guerre, qui est tout sauf progressiste, et qui tenait le pays en tenailles par un système de corruption et qui semait en même temps, ses graines pour maintenir le pays dans une stabilité mafieuse, bien utile à une minorité d’individus à l’intérieur du pays autant qu’aux intérêts d’une autre minorité qui se trouve à l’extérieur des frontières  ?  

 Les graines ont été arrosées ,elles ont germé et elles continuent de pousser en étalant leurs tiges et leurs feuilles . On vous explique même, que pour faire de la politique , on ne peut pas faire autrement. Que prendre l’argent de quelques donateurs dits « anonymes » (pas anonymes du tout pour les dirigeants à la tête du parti), dont il faut taire les noms , cacher les chiffres et les sommes , est tout ce qu’il y a de plus naturel .Qu’il s’agit d’une affaire d’obligation de conduite et non de choix dans les orientations. Comme si le sort de la Tunisie était fatalement scellé et inchangeable , révolution ou pas révolution, de vivre sous la botte de la mafia. Comme si seule une mafia peut peut destituer ou remplacer une autre mafia. Le meilleur dans tout cela, parfaitement conforme aux cycles de l’Histoire de l’humanité, est que les victimes d’hier sont capables du pire. Ils sont prêts à devenir les bourreaux de demain. Ils parlent de fatalité dans une manière de se préparer à exercer le pouvoir. Sauf qu’au lieu de dire publiquement qu’il s’agit « d’investissements de capitaux dans leurs partis » , ils continuent de parler de « financements de donateurs ».

Je vous laisse méditer sur le sens de « la contrainte » que Sofiane Makhloufi, membre du PDP, a expliqué dans l’émission «Hiwar Fil Omk  (P4)», Hannibal TV, du 25/09/2011, dont voici  un extrait traduit. La journaliste n’a pu lui arracher aucune information chiffrée concernant le budget de campagne de son parti. « C’est du « voyeurisme! », il lui a répondu.


Les intervenants :

Imen Madahi : journaliste, animatrice de l’émission « Hiwar Fil Omk » [Dialogue en profondeur] sur Hannibal TV.

Mohamed Abbou : membre du parti Congrès pour la république.

Sofiane Makhloufi : membre du Parti démocratique progressiste. 

L’extrait :

« M.Abbou: Une grande partie de l’opinion publique est contre la publicité politique. C’est pour cette raison que je m’adresse à l’autorité qui gouverne, lui dire d’émettre une décision qui interdit la publicité à caractère politique, sachant qu’une grande partie de l’opinion publique est avec nous .Nous sommes tous dans la même direction, à savoir , contre la publicité politique. Nous croyons que le peuple n’a aucun intérêt à ce que les hommes d’affaires soient ceux qui gouverneront demain.

I.Madahi : De combien est le budget du CPR ?

 M.Abbou: Le dernier budget, qui est très important ,il est de 34000 dinars, à la fin du mois de juin. 

 I.Madahi : Vous avez dépensé donc 34000 dinars ? Ce qui veut dire qu’il vous reste 6000 dinars dans la …

 M.Abbou: Attendez ! Il y a eu d’autres entrées. Mais je vous parle de ce qui s’est passé à  la date de notre dernier congrès qui s’est déroulé à Kairouan. Le trésorier nous a présenté ses comptes. C’était 34000 dinars.

 I.Madahi : De combien est le budget du Parti progressiste?

 S.Makhloufi: Je ne l’ai pas examiné avec précision.

 I.Madahi : Comment? Membre du politique et vous ne regardez pas? À peu près? Ne nous donnez pas les chiffres avec précision.

 S.Makhloufi: Je vous jure que ce n’est pas important que vous sachiez combien on a de la chose.

 I.Madahi : Plus que 34000 dinars ?

 S.Makhloufi: L’important, et je vous le confirme, je le confirme à tous les citoyens tunisiens et téléspectateurs qu’avec le programme du Parti démocratique progressiste, ses sources de financement sont claires.Les dépenses de ses finances sont claires .Qu’il est prêt à fournir des comptes.

 I.Madahi : Pourquoi vous ne les publiez pas ?

 S.Makhloufi: Pourquoi publier cela? Ceci ,est ,ce qu’on appelle en français , si vous me permettez ce mot en français, c’est « du voyeurisme » ! . Il prend une feuille de papier et se lance dans une mimique imitatrice en changeant de ton et de voix . « Nous,  oui , tout est publié ! (en imitation) » Non ce n’est pas cela la démocratie!  « Moi , mes comptes, voilà le parti progressiste démocratique a fait un déplacement pour monsieur Sofiane Makhloufi et il lui a payé un tel déplacement (encore en imitation)». Non ce n’est pas cela la démocratie! Cela s’appelle du voyeurisme ! La fourniture de comptes signifie que vos sources de financement  sont précises et claires et ses dépenses sont claires dans toutes les activités qui concernent le parti. Qu’ils ne soient pas gérés d’une mauvaise façon ou nuisible. C’est ce qui existe! Par ailleurs , par rapport à ce qu’à dit monsieur Mohamed, en l’absence de la loi , pour nous, au parti progressiste démocratique, une décision a été prise: est que toute personne donneuse à notre parti, nous ne savons pas ce que nous avons ni ses biens, ne dépassent pas la valeur de 5% du budget que nous avons fixé pour faire travailler le parti jusqu’à la fin de l’année.

 I.Madahi : Vous avez de nombreux donateurs ? 

 S.Makhloufi: Nous, qui nous donne ? Des citoyens tunisiens ordinaires, des adhérents, des membres du parti, des hommes d’affaires, des investisseurs. Il y a qui nous ont donné beaucoup! Non , ce n’est pas vrai, on n’a pas beaucoup d’argent. On a des problèmes financiers importants .

 I.Madahi : Mais il y de la publicité et des affiches? Des salles somptueuses et des hôtels?

 S.Makhloufi: Non ! Qui vous a dit .. ? C’est quoi des hôtels ?

 I.Madahi : Cela coûte !

 S.Makhloufi: Pardonnez-moi, quand vous le dites de cette façon, et que les citoyens tunisiens vous entendent ,des salles somptueuses et des hôtels, nous habitons dedans ?

 I.Madahi : Avant, Almawkef (réputé le journal du PDP) , ils n’avaient pas les moyens de l’imprimer et du jour au lendemain , c’est devenu… 

 S.Makhloufi: Pourquoi du jour au lendemain? Nous avions des crises financières et qui se poursuivent à l’intérieur du parti .

 I.Madahi : Elles se poursuivent maintenant?

 S.Makhloufi: Nous étions quelques centaines, mais peu de milliers à l’intérieur du parti et nous sommes devenus des dizaines de milliers. Ainsi donc , nous avons besoin d’un argent spécifique pour avoir des locaux, c’est-à-dire faire travailler le parti ,pour faire fonctionner nos moyens politiques et ainsi de suite. Quand vous me dites cela , et que vous me disiez des hôtels … 

 I.Madahi : Non,  parce que les circonstances ont changé en peu de temps.

 S.Makhloufi: Nous étions privés même d’une salle publique .

 I.Madahi : Je le sais .

 S.Makhloufi: Nous étions privés même de nos rassemblements  à l’intérieur du parti progressiste démocratique, et le frère Mohamed Abbou quand il venait , les policier le privait de ses rassemblements .

 I.Madahi : Du jour au lendemain, tout cela a changé.

 S.Makhloufi: Non ! pourquoi du jour au lendemain ?

 Imen Madahi :  Comment? C’est en un temps très bref !Un ou deux mois .

 S.Makhloufi: Pourquoi deux mois? Vous avez avec précision les comptes? Quand est-ce que nous avons eu de l’argent ?

 I.Madahi : Après le 14 janvier , vous avez commencé à avoir de l’argent.

 S.Makhloufi: Après le 14 janvier,non ! Le 14 janvier , février, mars, avril, nous n’avions aucun millime. C’est après que quelques personnes ont commencé à nous donner, et pas d’un niveau assez, qui puisse permettre au parti, qu’il travaille à l’aise. Et ce n’est pas vrai ! Eh oui !  Nous avons plusieurs locaux qui existent, loués. les militants et autres, ne sont pas en mesure de les équiper. Des militants ont mis de leur argent personnel pour louer des locaux. Vous pouvez aller voir. N’importe quel citoyen tunisien peut aller voir. Donc, pour les salles somptueuses, ce n’est pas vrai! Nous ou le CPR, il y a des hôtels qui se trouvent à l’intérieur du pays. C’est-à-dire, nous sommes obligés de louer par obligation. On loue chez eux, parce que pour les salles publiques ,il faut que vous fassiez des demandes au préalable. On loue malgré nous. La dernière fois on s’est rencontré dans un hôtel à Tunis (en montrant Mohamed Abbou). Nous avions un bureau politique et eux, ils avaient une conférence dans presque la même …Et eux ,ils sont obligés et nous sommes obligés. Parce que nous n’avions pas une autre solution pour louer des salles . »

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Un commentaire pour Le Parti démocratique progressiste (PDP), explique “la contrainte”.

  1. NEJIB ZARROUG dit :

    إلى الصحفية :إيمان مداحي قناة حنبعل
    من السيد: نجيب زروق رئيس مصلحة بالشركة التونسية للكهرباء والغاز إقليم تطاوين
    أعتذر عن استغلال الفرصة لمراسلتك ولو أن هذه الصفحة غير مخصصة لهذا
    .بسم الله الرحمان الرحيم. قالوا أنها قناة الشعب إلا أني أقول متأسفا أنها قناة شعبوية فقط . ,فإن كنت محقا وأعشق الحقيقة فأقول إني لمتتبع لهاته القناة
    يوميا ولقد نالني الإعجاب بالصحفية القديرة إيمان مداحي. لقد تألقت فعلا في عدة مواقف من خلال برنامج « الحقيقة ». فعلى سبيل الذكر لا الحصر. لقد تجلى ذلك في تناولها لمسألة السيدة فاطمة كيلاني من المؤسسة التونسية للأنشطة البترولية لما كانت تدافع عنها باستماتة أمام رئيسها المدير العام. إنه موقف علق بذاكرتي. إلا أني أتساءل وأنا الذي تعرضت لمظلمة إدارية مماثلة وقدمت لذلك ملفا كاملا ومفصلا للقناة فلم يحض بالرد إلى الآن فما هي يا ترى المقاييس التي يعتمدها المشرفون على البرنامج وما الذي أستطيع أن أقوم به وأنا في أقصى الجنوب التونسي رغم رسائل الشكر المكتوبة التي بعثت بها والإرساليات على الموزع الصوتي 88403131 وشكرا أرجو الرد

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