L’affiche controversée du Festival International d’Hammamet

Salah Ben Omrane, vendredi 21 juillet 2023 à 10:05

Curieuses ressemblances entre les deux affiches publicitaires qui suivent. Celle à droite du festival de musique de rue. Busk*. C’était en 2017 à Murano . Une ville au nord de l’Italie qui se situe à mi-chemin entre Zurich et Venise. Puis celle à gauche du festival international d’Hammamet 2023 qui est encore en cours.

Des questions ont été émises sur la réalisation de l’affiche du festival international d’Hammamet, il y a quelques jours, par Amine Dhbaïbi et Mohamed Boughalleb de l’émission radio Capuccino à la station CAP FM (11ème minute 25 secondes). L’animateur radio A. Dhbaïbi a fait savoir que le signalement sur la ressemblance équivoque lui a été révélé par Chawki Lajnef.

Point d’interrogation en effet : s’agit-il d’un grossier plagiat ? Allons-y encore dans le questionnement puisque le doute s’est installé : s’il s’avèrerait que c’en est bien un, comment se pouttait_il alors qu’une Institution étatique, celle du  Ministère de la Culture qui chapeaute le Festival international de Hammamet se laisserai-elle abuser, par une affiche, qui à première vue elle n’est qu’ une copie laide qui imite grossièrement l’affiche d’un autre festival qui s’est déroulé ailleurs dans un autre pays il y a cinq ans ?

De toutes les manières, l’affiche contestée est bien là et aucun argumunent ne peut tenir debout pour justifier sa présetation publique. Même pas la peine de ressortir des tiroirs l’argument loubana sur le manque de moyens alloués à la culture et au festival pour camoufler les défaillances et les incompétences. Ne vaudrait-il pas mieux, si nécessaire, baisser les rideaux, fermer boutique, ainsi sauver la face du festival plutôt que de s’afficher publiquement avec « une affiche » de misère ?

Y a-t-il eu une violation des droits d’auteur dans ces étranges consanguinités  visuelles ?

Il n’y a véritablement ni de violations de droits moraux ni patrimoniaux. Celui ou ceux qui ont composé l’affiche du festival international de Hammamet ou celui de Murano** , ont semble-til, puisé en toute légalité dans une même source. Il s’agit d’un site d’internet qui offre la possiblité à chacun de composer son flyer ou son affiche etc… C’est le « bac à sable » . Il permet à chacun de composer son affiche en faisant sa propre sauce tout en se servant des mêmes ingrédients. Bref, buffet à volonté et gratuit!

L’opération est simple et ne demande aucune compétence. De la même manière qu’on compose une assiette dans un restaurant self ou pour des enfants en bas âge qui dans une crèche rempliraient chacun une feuille de papier par des petits collages en différentes formes et couleurs. Le résultat de la composition est généralement sans surprise:on obtient des compositions qui se ressemblent .

Les affiches des deux festivals, n’aspirent pas à ce qu’elles soient prises publiquement pour des œuvres d’art issues d’une main artistique d’un auteur graphiste, un designer qui créerait la belle surprise picturale dans la présentation du festival. Tout était déjà prêt! un ready made particulier sans conceptualisation à la Marcel Duchamp. On a bien compris que ce n’est pas le but escompté du Ministère de la culture ni par la Direction du festival de s’illustrer dans la fabrication de l’affiche. Sauf qu’à la vue du résultat final, on obtient quelque chose qu’on ne peut pas nier qu’elle est une affiche mais qui est également une remarquable parabole sur sa propre existence qu’est l’appauvrissement culturel en couleurs et avec beaucoup d’éclats.

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* To busk : signifie « jouer dans la rue ».

**  Designer : Studio Mut, Graphic designer in Bolzano, Italy, Via Dante, 28, 39100 Bolzano BZ, Italy

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