Capitaine Semrau, un rapatrié par la justice militaire du contingent canadien en Afghanistan

Salah Ben Omrane   le  13 janvier 2012 à 00:15

La vidéo qui tourne dans le monde entier en ce moment, est celle de ces soldats du contingent américain basés en Afghanistan qui urinent sur des cadavres afghans au sol et ensanglantés. L’état major américain a réagi en diligentant une enquête sur cette affaire. Sans la vidéo , on n’aurait rien su  . En cas de dénonciation ,sans la charge de la preuve, on aurait eu droit à quelques rappels de principes sur la mission des soldats en Afghanistan, sans la reconnaissance des atrocités et des horreurs commises par ceux qui prétendent apporter la paix dans cette région .

Souvent après la vague de l’émoi , l’opinion publique reçoit  peu d’informations sur le suivi de ces soldats, lorsqu’ils se font pincer pour avoir commis des  actes répréhensibles . Il est pourtant loin d’être inintéressant de regarder de plus près la réaction des pouvoirs publics auxquels appartient « l’accusé » de ce genre de crime. Raison pour laquelle, j’ai choisi de vous narrer un de ces procès que j’ai suivi attentivement : 

Le Capitaine Semrau faisait partie du contingent de l’armée canadienne basé en Afghanistan, avant qu’il ne soit rapatrié, puis traduit devant la cour martiale au Québec. Il lui est reproché d’avoir abattu un Afghan dans des circonstances où il aurait enfreint les règles de sa mission de soldat et que la cour devrait élucider.

Il lui était difficile d’accepter que sa propre armée, d’une autre manière son employeur, qui l’a expédié si loin de son pays, se retourne contre lui , lui intente un procès et l’accuse de meurtre alors qu’il est persuadé que l’objet dont on l’accuse, fait partie de sa mission et de son devoir de soldat. Il n’est pas le seul à avoir ce sentiment . D’autres soldats le partagent et voient d’un mauvais œil qu’un des leurs soit si « maltraité » par la hiérarchie militaire. Cette armée lui réclame des comptes et va jusqu’à fouiller dans ce qui lui est intime en explorant son état psychique, et en l’interrogeant sur ses propres convictions pour extraire du sens de l’instant fatidique où il avait fait feu sur un Afghan.

Il est à reconnaitre malgré tout , que l’armée canadienne , certes et contrairement aux autres armées étrangères engagées au combat en Afghanistan, n’a pas hésité à épingler un des siens sans qu’elle ne soit contrainte d’agir sous la pression des médias internationaux dans cette affaire . D’autres armées auraient vite fait d’étouffer dans l’œuf les premiers signes de ce qui allait devenir une affaire.

En général , nous sommes habitués à voir des chefs militaires qui voudraient que leurs soldats se comptent parmi ceux qui « tirent » plutôt que parmi ceux qui se font tirer dessus. Qu’en cas d’une prise d’initiative d’un des leurs, dans circonstances similaires au cas présent , qui d’ailleurs se reproduisent fréquemment et on n’entend même pas parler , le parapluie militaire s’ouvre efficacement et l’affaire est vite oubliée. Le tout avec l’approbation de l’opinion publique du pays du soldat concerné et qui ne se fait pas prier pour apporter son soutien. Parfois , cela dépasse le simple soutien, à lire les commentaires sous les articles du net qui relatent les faits. En exemple et en ce qui concerne l’affaire mentionnée dans la vidéo ci-dessus, sur certains sites genre celui de CNN , on peut lire ceci: « They did not do anything morally wrong than to simply « piss » on the men they killed. they did not torture anyone or desecrate bodies. They simply pissed on them! I would have done the same thing! ».

Revenons au capitaine ! Le voilà accusé de crime ,comme un vulgaire malfrat devant une cour  ,qui se trouve à 11.000 kilomètres du champ de bataille .Elle s’est réunie à plusieurs reprises, depuis mars jusqu’au 19 juillet 2010 ,date à laquelle le verdict est tombé .

L’argument principal avancé par sa défense, est que cette  fameuse journée du 19 octobre 2008, était une jour de combat , lorsqu’il avait abattu, tel qu’il est désigné dans tous les rapports militaires non par son nom mais par la mention de « l’insurgé » .

Le capitaine avait toutefois reconnu dans ses déclarations aux enquêteurs ,que l’Afghan était bien seul et sans arme lorsque la patrouille sous son commandement l’avait trouvé allongé par terre .

Pour lui ,il ne pouvait qu’être gravement blessé même si ses «blessures » n’étaient pas visibles , puisqu’il ne bougeait pas. Dans sa version des faits, délivrée aux enquêteurs , il avait affirmé que l’homme, n’était qu’un  «Insurgé » ,qu’il était déjà blessé sans doute par le tir d’un hélicoptère américain et qu’en « l’achevant » ,il n’a fait que lui rendre service en lui abrégeant ses souffrances. Il disait : « Qu’il était mort à 98% » et qu’il l’avait achevé par pure compassion sans aucune haine  .

Sauvagerie ? Compassion ? Acte de bravoure ou meurtre crapuleux ? C’est la tâche de la Cour d’y voir clair.

Les premiers gradés installés en Afghanistan ,quand ils étaient tenus au courant de ce qui allait devenir l’affaire, ne voulaient pas se prononcer sur le geste du capitaine. Ses explications ne leur étaient pas convaincantes pour classer sans suite l’affaire. Les quelques témoignages des compagnons-collègues en la faveur du capitaine Semrau, ses amis en quelque sorte , qui étaient nombreux , tendaient à discréditer  l’accusation. Une accusation fondée sur le témoignage de quelques soldats afghans qui partagent une partie de leur travail dont des sorties à l’intérieur du pays avec les soldats de tous les contingents étrangers. Ces soldats afghans dans leurs témoignages rapportés,répétaient qu’ils voyaient dans «le geste» du  capitaine un sérieux problème . Or les soldats canadiens ont répliqué en traitant  les soldats afghans de drogués sous l’emprise des hallucinogènes, qui délirent en racontent n’importe quoi .

En décembre 2008 , les enquêteurs de la police militaire se sont mis au travail , Ils ont été chargés de recueillir les témoignages. D’autres enquêteurs  les ont rejoint. A l’issue de leurs travaux, il a été décidé que le capitaine et ses arguments devaient être confiés à la cour martiale du Québec. Pendant l’enquête ,le capitaine était interdit de sortie du camp. Son épreuve s’est poursuivie jusqu’à son rapatriement , direction le Canada en début janvier 2009. Dès son arrivée, il a été placé en détention pendant une semaine, avant qu’il ne soit libéré à sa demande, à la condition qu’il demeure à la disposition de la justice militaire et qu’il affirme son engagement de répondre « présent » le jour de sa convocation devant la juridiction militaire.

La cour martiale à Gatineau s’est emparée du dossier . Elle s’est organisée pour mettre les formes dans ce qui allait devenir , soit l’arrêt du siècle au Canada, condamnant un capitaine pour crime, avec pour particularité les conditions citées de son geste ,ce qui rangerait  l’armée canadienne dans une catégorie à part ,une armée qui ne peut plus appuyer sur la gâchette facilement autant que les autres armées , ou l’acquitter des accusations et ainsi  désamorcer le pétard confectionné avec le ruban et les compliments des gradés qui sont sur le terrain du combat et qui ,sans doute , n’avaient rien trouvé de mieux à faire pour se payer la tête de la hiérarchie militaire au Canada  que de lui confier une affaire pareille .

La cour a été attentive à l’argumentation fournie par la défense : «Le tuer par compassion» a fait mouche . Elle n’a pas réclamé au capitaine ,alors qu’elle l’avait sous la main ,d’être encore plus loquace sur cet argument de sentiment de compassion . Seuls ses avocats ainsi que le procureur s’y sont attardés en rappelant de concert que le capitaine avait tenu informé ses coéquipiers qu’il était déjà animé par ce sentiment de compassion . Tous, ont cité des témoignages que le capitaine ,leur a fait part que « lui personnellement, si un jour ça arriverait , il n’hésiterait à donner le coup fatal si jamais il se trouverait à côté d’un agonisant » . Cela rappelle les quelques films westerns où le cowboy achève son cheval agonisant avec son pistolet en abrégeant ses souffrances . Par compassion bien entendu !

Le capitaine était là assis dans la salle du tribunal, devant eux et devant les jurés. On ne lui a pas demandé de se présenter à la barre. D’ailleurs durant toutes les séances de la cour, il n’a pas parlé. Il s’est laissé emporter par le rythme des interventions  qui semblent réglées comme du papier à musique. Cela fait presque oublier l’accusation de meurtre dans une cour qui semble ne pas perdre de vue qu’elle juge quelqu’un de sa chaire. Est-ce le bon choix de la cour d’accorder si peu de place au témoignage de l’accusé ? C’est là qu’est toute la différence entre une justice militaire et une justice civile. Dans un procès civil , on peut s’attendre à des rebondissements par les témoignages publics devant les jurés. Un procès civil peut basculer et prendre une orientation inattendue quant au procès militaire laisse peu de sorties des clous .

Il est possible d’affirmer que l’essentiel pour l’armée canadienne a été dit avant le prononcé du verdict. Son but a été atteint car ce qu’elle avait à dire, à ses soldats, a été plus communiqué qu’entendu.

Le capitaine Semrau devait s’en douter du sort qui lui a été réservé . Il n’avait nul besoin de se mettre en avant pour se défendre.

Les accusations formulées à l’encontre du Capitaine par le procureur de la Couronne :  le lieutenant-colonel Mario Levaille sont les suivantes  :

Meurtre au deuxième degré

Infraction prévue à l’article 130 de la Loi sur la défense nationale et à l’article 235(1) du Code criminel;

Tentative de meurtre

(subsidiaire à l’accusation de meurtre au deuxième degré) –  infraction prévue à l’article 130 de la Loi sur la défense nationale et à l’article 239 (1) (a.1) du Code criminel;

Conduite déshonorante

infraction prévue à l’article 93 de la Loi sur la Défense nationale;

Négligence dans l’exécution d’une tâche militaire

Infraction prévue à l’article 124 de la Loi sur la Défense nationale.

En résumé ,il lui est reproché d’avoir pris l’initiative d’abattre «un Afghan» rencontré lors d’une sortie de son unité de combat terrestre dans des circonstances qui ne justifient pas une telle sentence, selon le procureur. Ce dernier , après examen des pièces de l’enquête, a fait savoir qu’il était convaincu que le capitaine avait outrepassé ses obligations militaires. Quelle que soit l’appréciation des jurés sur la principale accusation de crime ,pour lui ,il n’était pas question de le laisser quitter le tribunal à la fin du procès sans condamnation  ,si éventuellement la Cour l’acquitterait et ne retiendrait aucune des deux accusations : celles de meurtre ou tentative de meurtre . Le procureur a réclamé qu’il y ait au moins une condamnation pour conduite déshonorante dans l’armée  .

Les journalistes canadiens qui ont évoqué cette affaire, ont reproduit les informations livrées par l’armée canadienne pour ensuite les relayer sans presque rien changer. L’afghan abattu , dans les articles canadiens apparait au gré de chaque auteur sous différentes appellations, parfois en « insurgé » ,  en « Insurgé blessé », en « Rebelle » ,ou même en « Taliban » . Sur quoi se fondent-il en optant pour le choix  d’une de ces appellations ? Eux seuls le savent .

Pour l’armée canadienne , cette affaire est une «opportunité » qui lui permet de signifier à ses soldats ,qu’elle n’est pas prête à se laisser marcher sur les pieds ni à cautionner des méfaits . Un avertissement peu importe l’issu du procès  .Mieux vaut, pour elle ,contexte oblige avec les dénonciations de Wikileaks et autres où on peut retrouver sur internet des images de la sale guerre , signaler à ses troupes qu’elle n’est pas prête à prendre le risque de se retrouver un jour sur la sellette ,à se justifier publiquement  devant des photos compromettantes , des vidéos youtube du même acabit que celles qui ont été prises dans la prison d’Abou Graïeb en Irak ou des soldats américains qui urinent sur des cadavres afghans (l’affaire qui tient l’actualité en ce moment) .

Cette procédure portée à la connaissance de ses propres soldats , doit les avertir sur les limites à ne pas franchir sur le terrain et qu’elle entend faire respecter. Elle est une manière d’annoncer qu’elle désavoue et se désolidarise des «  fous de la gâchette » qui pourraient se cacher dans ses rangs et qui seraient tentés d’expier leurs souffrances mentales en se protégeant derrière le drapeau canadien .

Le public canadien a été tenu informé sur l’affaire ,avant ,pendant et après le procès .La majorité des internautes qui ont réagi, en suivant les informations  ,que l’armée a accepté de communiquer , trouve que le capitaine Semrau ne méritait pas une humiliation publique. Ils ne comprennent pas que leur propre armée soit si « sévère » avec celui qui a été sur un terrain du combat et qui avait pour mission de les « protéger contre le mal  ». L’expression : « On ne peut pas faire d’omelette sans casser des œufs » revient fréquemment chez les commentateurs-internautes .Les réactions de ceux qui ne comprennent pas que leur armée puisse intenter un procès à leur capitaine ,« pour peu de choses » comme ils disent , sont très nombreuses . Rares sont ceux qui trouvent justifiée sa traduction devant une cour martiale .

À rappeler que le Canada a un contingent de 2850 soldats en Afghanistan . Sa présence dans ce pays est conforme aux  résolutions 1386, 1413, 1444 et 1510 de l’ONU. Ce même organisme international avait approuvé la création de la Force Internationale d’Assistance et de Sécurité (FIAS). Celle-ci se subdivise en cinq commandements qui couvrent tout l’Afghanistan .

Le Canada a la charge de la région du sud . Il doit assister par sa logistique et ses soldats au même titre que ses co-missionnés, l’armée afghane qui est aux ordres du gouvernement central de Kaboul . Une armée qui rêve désespérément  depuis une décennie de pouvoir avoir le contrôle total de toutes les régions . En théorie, c’est la promesse des pays étrangers qui se trouvent sur le terrain, faite au gouvernement central de Kaboul. Sauf que ces mêmes pays prometteurs, ont eux-mêmes du mal à assurer la sécurité de leurs propres unités de combats. De l’incompréhension dans les dialogues entre afghans et soldats étrangers sur le terrain , des décalages dans les modes de vie réciproques, sont agrémentés d’une certitude : La méfiance des uns et des autres :entre forces étrangères et forces afghanes. Elle est l’unique devise commune entre les deux camps. Elle est même une règle de survie. Ne jamais croire l’autre sur parole et ne jamais se fier à son apparence. Pour le reste, il faut faire bonne figure. Comme si tout allait bien. Comme si l’entrée en Afghanistan était une suite logique de l’histoire après la Talibanisation  du pays. Que cette Talibanisation elle même, correspondait à une suite logique qu’est la dé-Russification de l’Afghanistan . Il est demandé à tous de faire bonne figure en faisant au moins semblant  qu’ils ont l’espoir que demain sera un jour meilleur !

Les patrouilles se font en commun, entre soldats afghan et soldats canadiens . Le jour où l’afghan a été tué ,le capitaine était accompagné d’un interprète surnommé « Max »  par les soldats canadiens . Ce surnom ,disait Semrau , permet de protéger son anonymat. Il a affirmé aux enquêteurs qu’il s’est trouvé sur un champ de bataille ce jours-là . Or d’après certaines déclarations de soldats  ,ce 19 octobre ,n’était pas un jour de bataille plus que les autres jours où il ne se passe rien .

Lorsque les militaires enquêteurs ont interrogé le capitaine durant la procédure sur ce qu’il a fait ensuite du cadavre, il a répondu qu’il avait disparu .

Un soldat afghan  dans cette unité a eu le réflexe d’immortaliser la scène à l’aide de son téléphone caméra .Ces quelques minutes allaient devenir l’unique pièce à conviction qui atteste  que l’évènement a bien eu lieu . Ces mêmes images ont été visionnées entre soldats afghans. Cela les a indigné . L’un d’entre eux ,en a fait part au médecin afghan Dr Gulamjaan qui était en contact avec la hiérarchie du capitaine Semrau  . Le Docteur a a manifesté  son indignation en racontant l’incident  au Major Steve Nolan lors d’une de ses visites au camp . Le major , à son tour a rapporté cette histoire à son sergent-major .Les deux ,d’un commun accord ,ont estimé que les faits rapportés méritaient une enquête rapide en interne avant d’en faire état auprès de la hiérarchie. A cet effet , ils ont recueilli la version d’un des soldats canadiens qui faisait partie de la patrouille ce jours-là. Ce dernier a confirmé ce qui fait bruit dans le camp. Le major a transmis à son commandant le colonel Joseph Shipley un rapport sur le comportement du capitaine Semrau lors de cette sortie. La police militaire a été saisie du dossier . Elle s’est mise à enquêter et pendant ce temps là, le capitaine mis en cause a été retiré du terrain et fût interdit de sortie .

Les interrogatoires se sont déroulés sous une tente spécialement aménagée pour la circonstance à l’aérodrome de Kandahar. Elle était devenue la salle d’audience où les témoins défilent en prêtant serment .

Le major Nolan qui était à la base le fameux jour ,était en contact radio avec le capitaine.  IL  a affirmé qu’il avait été informé par radio et par le capitaine Semrau de « l’état du blessé lorsqu’il a été trouvé et qu’il (major Nolan) avait demandé à ce qu’il soit soigné mais que quelques minutes plus tard le capitaine l’avait appelé l’informant que l’afghan était mort . »

Lors de ces interrogatoires ,l’interprète afghan Max était très loquace et il est devenu un témoin capital .Dès son entrée sous la tente, il a commencé par saluer chaleureusement tous les membres qui composent le tribunal avant de prêter serment sur le Coran. Il affirme avoir été présent et avoir assisté à la scène qui met en cause le capitaine. Il a confirmé que l’Afghan n’était pas armé. Et Max a ajouté que ce 19 octobre 2008 , il y avait une atmosphère tranquille . Il a soutenu que le seul coup de feu entendu dans cette journée   calme, était celui qui a été tiré par le capitaine vers l’afghan  en poursuivant : « Ensuite ,il y a eu un second et c’était lorsque je me suis retourné vers le capitaine et c’est là que j’ai vu arme au poing  et diriger le second coup vers l’individu au sol ». Il a conclu son témoignage en ajoutant : « J’étais heureux parce que c’était un taliban, ,j’ai dit au capitaine Rob (Robert) : « Vous avez fait du bon travail« .»

Cette audience a permis d’entendre les témoins ,de qualifier les faits et d’engager les poursuites à l’encontre du capitaine . Des mesures à titre conservatoire ont été prononcées en attendant le verdict de la cour martiale au Québec .La principale consiste à lui interdire de poursuivre l’exercice de sa mission de soldat et capitaine en Afghanistan . Toutefois , dans les conclusions des enquêteurs ,il figure qu’aucun rapport d’autopsie de la victime n’a pas été établi pour le motif que le cadavre a disparu .

La Cour martiale au Québec a pris le relais dès janvier 2009 . Ses audiences ont duré 4 mois , jusqu’à fin juillet 2010.

Les avocats de Semrau ont plaidé non coupable aux 4 chefs d’accusation .

Dans le même acte si toutefois ,il  est déclaré non coupable de meurtre au second degré , il est laissé au jurés d’apprécier s’il est coupable de tentative de meurtre .

Il est accusé également de conduite déshonorante et de négligence dans l’exécution des tâches s’il est reconnu non coupable et acquitté de l’accusation de meurtre.

Pour  le crime au second degré ,il encourt une peine d’emprisonnement à vie sans possibilité de remise en liberté avant 10 ans.

Avant qu’ils ne se mettent à délibérer ,les 4 jurés ,militaires ,ont posé une question écrite au juge l’interrogeant sur l’état de santé mentale de l’accusé. Le juge ,le lieutenant-colonel Perron leur a répondu que cette question est hors de propos étant donné que durant le procès la question mentale du prévenu n’a pas été soulevée .Il leur a conseillé de cadrer ,de se focaliser uniquement sur ce qui leur a été livré sans chercher des questions ailleurs.

Le capitaine Robert Semrau  a été reconnu coupable pour l’accusation de conduite déshonorante. infraction prévue à l’article 93 de la Loi sur la Défense nationale.

L’armée a décidé à la fin de ne pas l’envoyer en prison . Elle l’a expulsé de ses rangs en le rétrogradant au grade de sous-lieutenant. Quant à « l’insurgé » , on ne sait toujours pas quel nom il portait ni où il habitait. Cela ne semble pas si important dans l’affaire .

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3 commentaires pour Capitaine Semrau, un rapatrié par la justice militaire du contingent canadien en Afghanistan

  1. hatem ben rajiba dit :

    المقال دقيق جداً حتى خلته سيناريو فلم يناهض جرائم الحرب . حقيقةً اقشعر جسمي من هذه الجيوش التي هي أشبه بعصابات المافيا أو بقطاع الطرق :انصر أخاك ظالماً أو مظلوماً . بعد قرائة هذا التشبيه لم أدر أأضحك أم أبك ؟،، Cela rappelle les quelques films westerns où le cowboy achève son cheval agonisant avec son pistolet en abrégeant ses souffrances . Par compassion bien entendu !,,أنا أعشق مدوناتك لعمقها و الجهد الواضح لإنارة القارئ بمعلوماتٍ دقيقة و ثابته. هذا لا يكون إلا نتيجة جهد كبير . هذه النوعية من المقالات لم اشاهدها إلا في صفحة Telepolis.de بالألمانية وبعض المقالات في لجزيرة.net !

  2. hatem ben rajiba dit :

    المقال دقيق جداً حتى خلته سيناريو فلم يناهض جرائم الحرب . حقيقةً اقشعر جسمي من هذه الجيوش التي هي أشبه بعصابات المافيا أو بقطاع الطرق :انصر أخاك ظالماً أو مظلوماً . بعد قرائة هذا التشبيه لم أدر أأضحك أم أبك ؟
    ،، Cela rappelle les quelques films westerns où le cowboy achève son cheval agonisant avec son pistolet en abrégeant ses souffrances . Par compassion bien entendu !,

    أنا أعشق مدوناتك لعمقها و الجهد
    الواضح لإنارة القارئ بمعلوماتٍ دقيقة و ثابته. هذا لا يكون إلا نتيجة جهد كبير . هذه النوعية من المقالات لم اشاهدها إلا في صفحة telepolis.de ou sur el jazeera.net.

    • حاتم أشكرك جزيل الشكر .
      صحيح أن بعض التحارير تتطلب الجهد . الجهد يُمثّل العصاء السحريّة .لذلك لا آتفق مع من يزعمون أنّ العصاء السحريّة غير موجودة.
      أشعر كما لو أنّك تابعت عملية كتابة هذا المقال.
      أصبت بالفعل و على حق في تصوّرك لما هو قبل النشر . وقبل نشر المقال بالفعل كان هو أربع مرات أطول. اضطررت للتضحية بجزء كبيرحتي لا أُبالغ في الإطالة. ربما كنت أتمكن من جعل القضية محور كتاب.
      انا أفرح لرؤية قرّاء مثلك لمّا يتابعون الصفحة حتى النهاية دون ملل .

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