Le Front Populaire tunisien

Salah Ben Omrane   09 octobre 2012  15:55

Le Front Populaire tunisien

  Des militants et des sympathisants sont venus de toutes régions et de tous bords pour célébrer l’événement. Ils ont assisté à l’acte de naissance de la nouvelle formation politique. La salle, pourtant elle est grande, elle ne pouvait pas les contenir tous. Ceux qui sont restés dehors étaient plus nombreux que ceux qui avaient réussi à trouver une place sous le toit.

 La nouvelle formation regroupe  des partis politiques (une douzaine) et des personnalités connues par leur charisme dans le combat politique. Tous réclament et revendiquent  une Tunisie propre, intègre, et conforme au soulèvement populaire parti de Sidi Bouzid, il y a presque deux ans . Tous entendent faire barrage à la machinerie , installée par les actuels dirigeants du pays qui se sont accaparés des rênes du pouvoir tout en  tournant le dos à la volonté populaire, à l’origine du soulèvement. Le Front Populaire a fait savoir haut et fort qu’il n’entend pas laisser la Troïka mener à sa guise la conduite des affaires du pays . Une conduite qui a laissé au bord du trottoir en premier les jeunes, avec un taux de chômage inchangé ,si ce n’est pas pire qu’avant le 14 janvier 2011, alors que cette force de jeunesse est à l’origine du changement de gouvernants dans le pays.

    Le parti Ennahda, durant ces derniers mois, avait concentré ses attaques contre le mouvement politique : Nida Tounes ( Il a été créé par l’ancien premier ministre Béji Caïd Essebsi).  Ce parti, est un adversaire de choix pour Ennahda et pour la Troïka. Il lui permet d’évoquer, de temps à autres, le passé équivoque de quelques uns de ce parti et qui tenaient des fonctions décisives dans l’appareil de l’État, du temps de Ben Ali jusqu’à celui de Bourguiba. Pour rien au monde, Ennahda et la Troïka ne voudraient avoir pour adversaire politique, qui les malmène de front, une formation politique organisée, qui plus est d’une envergure respectable.

   Le Front Populaire compte chambouler la donne et briser la fatalité qui frappe le destin de la Tunisie, depuis Bourguiba , ensuite Ben Ali et enfin une Troïka rafistolée, qui tous, sans exception,  ont attrapé la maladie du Pouvoir absolu sans partage, en plaçant des pions qui veillent, qui les représentent et défendent leurs intérêts claniques dans tous les lieux des grandes décisions qui concernent la Tunisie et dans tous les secteurs d’activités.

   L’union des tendances qui forment maintenant le Front Populaire doivent en principe, compter  sur l’échiquier politique du pays.  Parmi les forces dans le nouveau mouvement, il y a des militants connus pour leurs combats solidaires et indéfectibles à la cause des ouvriers et des employés. Il y a ceux qui revendiquent la sacro-sainte union avec les pays voisins qui sont embarqués dans le même tourbillon économico-culturel à la merci des puissants. Il y a également des écologistes qui voudraient que les richesses naturelles soient exploitées et gérées équitablement et dans un total respect de l’homme et de son son univers naturel.  

 

Ahmed Khachkhouchi

  Le ton a été donné d’entrée de jeu dans la salle des Congrès par Hamma Hammami. Il a martelé ceci : « Nous avons grandi nous avons mûri. Aujourd’hui nous avons évalué nos manques et nos erreurs et nous  en avons. Mais, on a compris que nous n’avons qu’un seul chemin. Il est au dessus des partis, au dessus des personnes. Il est chemin de l’union. Nous avons compris qu’il est inutile que chacun se batte sous la bannière de son parti. Nous avons compris qu’il n’y a qu’une seule bannière  pour laquelle nous devons nous battre . Elle est la bannière du Front Populaire. »

Chokri Belaïd et Ahmed Seddik

  D’autres ont saisi cette occasion pour faire entendre qu’ils tiennent également à valoriser l’action de groupe avant tout et malgré tout. Quelques noms figurent dans la nouvelle formation: Chokri Belaïd, Mohamed Brahmi, Ahmed Seddik, Ahmed Khaskhousi,  Abdelkader Zitouni, Jelloul Azzouna, Jawher M’barek, Abd Naceur Laouini et d’autres…

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Un commentaire pour Le Front Populaire tunisien

  1. Je suis carrément de gauche et je m’identifie beaucoup dans cette initiative même si je peine à entrevoir clairement son positionnement dans l’échiquier électoral tunisien perdu dans sa bipolarisation apparente … J’espère qu’une bonne campagne électorale (pragmatique et surtout innovatrice) suivra …

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