Salah Ben Omrane  06 février 2013 12:00

Chokri Belaïd

 Chokri Belaïd a été assassiné par balles en quittant son domicile ce matin dans la banlieue de Tunis « El menzah 6 ». Ses assassins guettaient son apparition, avant de commettre leur crime. La preuve qu’il s’agit d’un crime prémédité. Deux des quatre balles mortelles tirées à bout portant, l’ont touché en plein visage et dans le cou. Ses assassins ne voulaient lui accorder aucune chance de survie.

Il savait qu’il était menacé physiquement et il n’avait pas cessé de le répéter publiquement sur les ondes.

Il avait fondé « le Mouvement des patriotes démocrates »   حركة الوطنيين الديمُقراطيين  et il avait rejoint la récente formation de gauche qui regroupe d’autres mouvement et partis : Le Front Populaire .  

  Pour une majorité de Tunisiens, il était celui qui appelait les choses par leurs noms: népotisme, corruption ,vol du bien public, injustice, terrorisme et n’hésitait pas à pointer du doigt les origines du mal. Ses dénonciations lui ont valu des attaques orchestrées par les occupants du pouvoir actuel en Tunisie, à leur tête le parti Ennahda. Il a concentré ses critiques ,ces derniers temps, à l’adresse du gouvernement qui avait officialisé l’existence des groupuscules appelés « Comités de protection de la révolution » qu’il n’a cessé de les qualifier de « milices » et de « bras armé » du parti islamiste Ennahda. Il réclamait leur dissolution.

  Depuis ce matin, dès la nouvelle de son assassinat, des manifestations sporadiques et spontanées se déroulent dans l’ensemble du pays. La Tunisie, avec cet assassinat, vient de s’engouffrer dans un tunnel qui éloigne encore plus le climat de sérénité et de confiance dont a besoin le pays pour son redressement.

Déclaration de Abd Nasser Laouini, confrère et compagnon de résistance et de combat au Front populaire de Chokri Belaïd, dès qu’il a appris la nouvelle de son assassinat :

 ♦○•○♦○•○♦○•○♦