Salah Ben Omrane , le mercredi 19 octobre à 08:15
La décision des autorités canadienne qui interdit à tout pays étranger de représenter le Canada en circonscription électorale, est difficilement compréhensible. L’Europe par exemple, devra en tenir compte en organisant autrement ses futures élections législatives. En attendant, les électeurs Tunisiens installés au Canada, ont fait, d’ores et déjà, les frais de cette nouvelles disposition . Ils iront voter malgré tout, mais il est regrettable que les autorités canadiennes aient compliqué les choses pour des considérations que seuls ceux qui sont à l’origine de la mesure réglementaire détiennent le secret .
D’après Roxanne Dubé, directrice générale du Bureau de la stratégie et des services géographiques du ministère des Affaires étrangères cette décision «vise à soutenir la souveraineté du Canada et à réduire l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures canadiennes. »
En quoi le fait de représenter le Canada en tant que circonscription électorale peut affecter sérieusement la souveraineté nationale du Canada? C’est la question qu’on peut légitimement se poser et à laquelle, il est difficile de trouver une réponse. Ceci dit, une autre question qui se soulève d’elle-même, car elle est dans l’ombre de la décision d’Ottawa: Est-ce que le Canada est si «fragile» en ce qui concerne sa souveraineté et sa cohésion nationale, au point de craindre de subir des effets indésirables , lorsqu’un autre État le représente en circonscription de résidence de ses propres électeurs ?
Toutefois, la décision canadienne ne recèle aucune arrière pensée politique ou stratégique vis-à-vis de la Tunisie particulièrement, contrairement à certains intervenants sur le sujet qui sont frappés de paranoïa et qui perçoivent une volonté de nuisance à chaque butoire. Le Canada est, reste et restera un fidèle ami de la Tunisie. Il est l’un des premiers pays à avoir reconnu la souveraineté de Tunisie après l’indépendance, comme il est l’un des premiers pays qui a manifesté son soutien au peuple tunisien durant sa révolution tunisienne et qui n’a pas manqué de faire savoir aux autorités tunisiennes, à plusieurs reprises, sa disposition pour apporter son aide en cas de besoin .
Le Canada est ainsi fait avec ses grands espaces de liberté qu’on trouve rarement ailleurs, mais aussi avec ses particularités dans le raisonnement dans la conduite des affaires publiques. Une certaine logique que parfois de l’extérieur du Canada, elle peut paraitre singulière.