Samir Ben Amor une étoile est née qui fait pan… pan…

Salah Ben Omrane  le vendredi 27 janvier 2012 à 13:00

Samir Ben Amor

    Samir Ben Amor se rend au palais présidentiel de Carthage au matin du 5 janvier 2012. Son premier jour dans la peau de sa nouvelle fonction de Conseiller du président. Le poste de ministre du transport vient de lui être soufflé. Difficile à avaler. Il en a eu  haut sur le cœur car une promesse est une promesse. Elle aurait dû être tenue par Ennahda qui venait de rafler  in extrémis, le ministère qui supervise les sillons du rail et les  klaxonneurs  sur les routes. Un «lot» qui revient au CPR, il  dit. Il le dit sans rire  ni distance »من نصيب المؤتمر « . En contre partie, il a obtenu le double lot consolation pour ce manque à gagner. D’abord par ses proches du CPR: Il venait d’être désigné président du groupe à l’Assemblée constituante .

Dans la foulée, hors de question de lâcher le titre de ministre auquel, il venait d’y avoir droit. Il est conseiller mais il est ministre! Allez comprendre le pourquoi du titre de ministre auquel il semble y tenir tant. En tous cas ,on lui a accordé le doit de le revendiquer autant qu’il le souhaite . Vaut mieux qu’Ennahda ne le titille pas trop sur cette réclamation. une question de principe. Le président Marzouki a eu réflexe de réagir vite. Il a sauvé la situation en l’amenant dans son giron. Il ne pourra pas faire autant avec tous les demandeurs, étouffer le feu, en recyclant tous les mécontents désoeuvrés, en Conseillers à la présidence. Il ne peut pas faire cela, d’autant que, lui qui a annoncé publiquement ne pas prendre plus que 10% de son salaire. Il ne peut pas commencer un mandat dans la situation où généralement les présidents en France terminent les leurs , entourés par un aréopage de Conseillers,  mais plutôt vers la fin du mandat. De Mitterrand à Chirac jusqu’à Sarkozy, une tradition, toujours le trop plein de Conseilles agrippés aux basques des chefs d’ États. C’est bien connu dans les républiques qui enfument au lieu de fumer le saumon comme celles au nord de l’Europe.

Le président Marzouki se méfie des électrons libres et il a raison. On ne sait pas de quoi ils sont capables. Mais ce matin du 5 janvier, on ne savait pas de quoi Samir Ben Amor est en charge. De quoi il était capable de faire précisément. Sur sa trajectoire vers le palais de Carthage, il a décidé de faire une escale à Radio Shems fm. Une bronzette au soleil médiatique, avant d’entamer la première journée avec un nouveau look approprié à la  fonction. Avant qu’on le rappelle à l’ordre,éventuellement, et qu’on le somme d’alimenter le soleil et non l’inverse, de ne pas briller au risque de cramer. Gouvernement et présidence pouvaient prier, ce matin là que les détonations ne leur soient pas destinées. On ne sait jamais avec ceux qui ne savent pas manier le revolver. Seule solution: il faut se mettre à l’abri. À la place de l’homme en charge , on a entendu un homme chargé, et il était en effet bien chargé !

Il a commencé l’entretien en parlant de lui, non en disant  le «je», de l’usage comme un terrien le ferait automatiquement,  mais à la 3ème personne du singulier .Il disait « il« en parlant de lui-même. Il faut remercier l’institution qui a donné de sa personne en acceptant de se plier aux règles par la suite, en faisant la concession, en s’exprimant par le « je » classique. Puis dans son intervention, il a embrayé dans la montée difficile en pétarade, à savoir la défense inconditionnelle du gouvernement .

Haro sur les sitinneurs qui  « mettent des bâtons dans les roues » et qui empêchent le gouvernement d’avancer, comme il dit.  Pour lui, la loi devrait s’appliquer à ces récalcitrants.  Personne ne le savait avant lui, qu’il existe de lois. Ce sujet a été plié en moins de deux. Arrive ensuite le sujet de La Faculté de Manouba. L’animatrice Olfa Ajili  n’en revenait pas d’avoir, ce matin, un ministre si en forme.  Réponse du ministre trouvée: «Le Doyen a une appartenance politique et ce n’est un secret pour personne ». Une réponse qui laisse plus d’un médusé coi, sur un sujet si grave et qui mérite un traitement avec un peu plus sérieux, sans trouver refuge dans la discréditation des personnes qui sont en charge du dossier. Lui-même , nouveau ministre, qui fait de la politique et qui appartient à un parti officiel et reconnu, s’est d’ores et déjà, disqualifié indirectement. Il s’est mis « les bâtons dans les roues« sic, car il signifierait qu’à chaque traitement d’un dossier, on devrait le discréditer pour son appartenance politique . Si ce n’est pas kamikaze comme attaque de la personne au lieu de répondre sur le sujet , c’est du suicidaire !   

Rien n’est innocent à ses yeux. Toutes les actions pour trouver une solution pacifique au phénomène, sont habilement calculées pour descendre le nouveau gouvernement, d’après lui. Il réclame de la décence et du sérieux et le respect d’un gouvernement qu’il dit «un gouvernement élu» .
Lui qui est juriste, il se trompe! Le gouvernement n’a pas été élu par le peuple. La seule élection que la Tunisie a connue depuis un an, est une élection pour une Assemblée constituante et pas pour autre chose.
Qu’à aucun moment ni pendant la campagne électorale , ni avant , il n’a été question d’élire des représentants «Couteaux suisses» à multiples usages. Ceci pour rappeler que constitutionnellement, l’actuel gouvernement n’a pas plus de légitimité populaire que le gouvernement de Monsieur Béji Kaïd Essebsi. Qu’entendre dire que le président de la république ou que le gouvernement ont été élus « démocratiquement » est une grave erreur. Qu’entendre dire que le gouvernement est une représentation de la volonté du peuple est également une erreur. Le peuple n’a été sollicité que pour élire des gens qui doivent rédiger la constitution .

Samir Ben Amor a eu le temps d’affirmer au micro de Shems Fm ,à plusieurs reprises, que lui et son parti, sont pour que les femmes soient libres de s’habiller comme elles l’entendent avec ou son Nikab.  Comprend  celui qui ne veuille bien comprendre,  qu’il ne serait pas opposé, par principe, à la réclamation des Salafistes qui ont attaqué la faculté de Manouba et qui désirent qu’une porteuse du Nikab assiste aux cours .

Mais pour le dire, Samir Ben Amor, a-t-il  besoin nécessairement  de faire un si long virage, ce matin, avant d’aller à Carthage? On le sait déjà. On sait aussi qu’il faut faire dans l’économie d’énergie. C’est du gaspillage de cartouches en ces temps de restrictions budgétaires. Faire pan.. pan… juste pour amuser la galerie, il aurait dû s’inscrire pour les festivités des journées de théâtre qui tombent à la même date que son intervention. Il aurait eu plus d’impact et d’une autre nature.

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Un commentaire pour Samir Ben Amor une étoile est née qui fait pan… pan…

  1. Adel Majri dit :

    أنا أوافقكك النقد تماماً . علينا مناقشة الفكرة بالحجج : أرقام،إحصائيات ، تحاليل منطقية … بدء النقد بوضع الخصم في خانة معينة شيء رهيب وهابط . الفكرة ، القولة ، الحدث أو المعلومة هؤلاء هم المحور وليس المعايرة بالأصل ، ألدين ، لون البشرة أو الإنتماء الحزبي كما فعل سمير بن عمر . طلقاته النارية ارتدت فعلاً إلى الخلف . هذا في ما يخص الموضوع أما النص فكان قمةً في الروعة . قرأته العديد من المرات لأتلذذ الأسلوب السخري المضحك ، اللاذع والأهم من كل ذلك ، الذي يحث على التخمين ويدعو إلى الإلتزام بالإنسانية . هذه الرسالة التي تحافظ عليها في كل نصوصك . موضوع النقاب في قاعة الدرس يبقى عويصاً وحله بحجج إنسانية ، معقولة تبتعد عن الإلتجاء إلى قوانين وقرارات مجالس علمية أو برلمانية ، حاجة اكيدة .

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