La dignité des jeunes tunisiens au chômage ne se brade pas à coups de matraques

Salah Ben Omrane   dimanche  08 avril 2012  à 00:38

  À deux semaines d’intervalle, il y a eu deux manifestations pour un droit, qui est le même, avec des revendications qui sont à peu près identiques. Il s’agit du droit au travail et à  l’emploi. 1484 kms séparent les lieux où se sont déroulées ces manifestations. C’est la distance entre Paris et Tunis. L’Union syndicale Solidaires, c’était à Paris, le samedi 24 mars, tandis que la manifestation organisée par l’ ‘Union des diplômés au chômage , elle a eu lieu à Tunis, ce samedi .

Je vous laisse faire la comparaison .

La manifestation  à Paris :

La manifestation à Tunis :

   Que puis-je dire à regarder ces images ?  La Tunisie est restée trop longtemps un pays tenu par la matraque. Encore, il y a un mois , des membres du gouvernement actuel tunisien, déclaraient fièrement, qu’ils refusent d’employer les mêmes réponses devant les manifestants que celles employées par les dictatures au passé. C’était avant les visites dans les pays européens et c’était surtout s’agissant des manifestations des salafistes et aux nombreuses accusations d’inertie,face à eux , adressées au gouvernement de Jebali.

   La jeunesse tunisienne se compose d’une majorité à qui on  a appris de ne jamais compter sur l’État, ni sur aucun gouvernement, ni même sur un syndicat, pour améliorer son sort. «Se débrouiller» pour se faire une place et trouver un travail , est le maitre mot, avec ou sans instruction , avec ou sans diplôme .

   On  a appris au jeune Tunisien à s’accommoder de tout, sauf de penser librement ou de s’exprimer publiquement. La matraque au coin d’une rue, a toujours été au rendez-vous , dès qu’il l’ouvre, que ce soit après un 14 janvier ou après un 7 novembre, surtout s’il a choisi « le mauvais camp » des râleurs. N’en parlons pas s’il est né dans la mauvaise tribu qui n’a pas ses appuis de haut placés. Elle compte plus que l’État.  Au demeurant, la réponse gouvernementale reste inchangée, que le chef du gouvernement ait un Coran dans son salon ou qu’il ait quelques  bouteilles de whisky dans sa vitrine. Quand ce n’est pas les deux réunis.

   On  a appris au Tunisien à supporter la misère, l’injustice et la corruption, de prendre cet état des choses pour un fait accompli en s’y soumettant de gré ou de force. Mais taper sur quelqu’un qui ne demande qu’un emploi, c’est s’attaquer à sa dignité!  Aucune raison ministérielle ne peut le justifier et aucune morale ne l’approuve . Cela n’aide pas non plus pour obtenir la confiance des autres États étrangers. Au contraire !


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