Salah Ben Omrane mardi 05 juin 2012 à 14H50
Moncef Marzouki reste fidèle à sa réputation d’évitement de la langue de bois. Hier, Didier Burkhalter, chef du Département fédéral des affaires étrangères de la Suisse, a qualifié d’« Inappropriée », la requête du Président tunisien , via une interview accordée au palais de Carthage à la RTS, que les fonds bloqués en Suisse inscrits aux noms des quelques membres de l’ancien régime tunisien en situation de fuite, soient restitués à la Tunisie sans tarder .
Par delà ce bien et ce mal , il insuffle à la fonction présidentielle en Tunisie un visage audacieux, qui est loin de déplaire dans ses nouveaux traits non-conformistes . Cela fait remonter à très loin, le souvenir du temps de Bourguiba qui appréciait les interviews dans la langue de Molière. La plus-value de Marzouki, est qu’il apporte en plus de son aisance dans le maniement de cette langue , un zeste de piquant , sans hésiter à lancer ses piques et adresser ses reproches à qui bon lui semble ,sans prendre des gants. Il intervient dans la continuité d’une citoyenneté française , suisse ou Belge , sans rupture ,en s’autorisant des droits et des égards qui peuvent parfois surprendre.
Tout le bénéfice de ses interventions avec des journalistes étrangers profite à la Troïka. Ainsi , ses excès sont canalisés et la Troïka en est épargnée. Il a de quoi irriter quelques chefs d’États en martelant à chacune des occasions qui se présente , que les biens et les richesses qui ont été expatriés injustement de la Tunisie doivent regagner domicile. Pendant ce temps là , la Troïka est hors de portée de son art de l’exigence de la réponse immédiate. Hors d’atteinte de ses envies de lui rappeler quelques principes et méthodes de gouvernance en appuyant sur les fautes et les erreurs du gouvernement. La crainte est réelle, car il ne faut pas oublier que c’est plus un pacte qu’un programme qui caractérise le nœud de l’attachement. Le pire peut arriver si Marzouki estime devoir se plier aux consignes de la Troïka , particulièrement celles qui émaneraient du parti Ennahda , pour moduler le champ de ses interventions publiques .
Dans les Chancelleries en Occident, ce franc-parler surprend. Elles étaient habituées à entendre un langage d’acquiescement enrobé de diplomatie pompeuse en provenance des chefs d’États de l’autre rive de la méditerranée . Habituées à instaurer rapidement des situations en statu quo et compromis avec les chefs d’États naissants, en les dressant très vite aux pas et au rythme de la modération diplomatique qui souvent va de pair avec la corruptibilité . Toutes les Chancelleries sont d’accord pour dire que ce point de faiblesse est inexistant chez Marzouki. Quand ce n’est pas le défi qu’il leur lance pour qu’elles trouvent la voie la plus sincère et la plus juste entre pays qui doivent se respecter mutuellement .
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أعتقد أن الرئيس الدكتور المرزوقي فهم دوره فهماً خاطئاً . دوره بالأساس ، نظراً لصلاحياته المحدودة ، هو مراقبة عمل أجهزة الدولة . هو كناقوس الخطر يدق إن لاحظ خللاً ، ينبه ويضع الإصبع على موقع الألم كما يدعم المسار الجيد ويثني عليه . كان تدخله رائعاً حين أنزل السلفيون العلم من كلية العلوم الإنسانية بمنوبة فشهر بهذا التصرف المشين وبعث برسالة إلى السلفيين ، إلى الرأي العام ، الجيش ، الحكومة ، البرلمان وكل مكونات الدولة . للأسف لم يواصل على نفس المنوال . اقتصر عمله على تدعيم عمل الحكومة و سب كل من يعارضها . نسي أنه رئيس كل التونسيين ، نسي أنه قدم استقالته من المؤتمر ليلتزم الحياد تجاه الإئتلاف الحكومي الذي حزبه السابق عضو فيه . كم كان محزناً الإستماع إلى مهاجمته للمتظاهرين في ذكرى 9 أفريل ! كم كان مؤلماً سكوته على الهجمات السلفية الأخيرة في الكاف ، جندوبة ، سيدي بوزيد … على المفكرين ، الفنانين ، محلات بيع الخمر والمقاهي المختلطة ! خال نفسه وزير الخارجية فكثف تدخلاته في هذا المجال ونسي البلاد الثائرة الغير مستقرة التي هي في أمس .الحاجة إلى رئيس يسهر على مصالح كل التونسيين وليس أنصار الإئتلاف الحاكم فقط