Salah Ben Omrane 10 septembre 2013 13:24
Il ne fait aucun doute que le dit « processus transitionnel » en Tunisie, entamé depuis le 23 octobre 2011, date de l’installation des élus au Bardo afin qu’ils se consacrent au travail qui consiste à rédiger une nouvelle constitution, est une faillite évidente.
On ne peut pas dire que les facteurs exogènes aux travaux de cette haute assemblée, ont une influence néfaste au point de perturber l’ouvrage des élus, puisque dès le départ, la mission des élus était claire: rédiger une constitution.
Bien au contraire! C’est le noyau majoritaire qui compose cette assemblée qui avait opté sciemment, dès le premier jour, de dévier de sa mission et de l’exécution à la lettre de son mandat.
En dehors du fait de se mêler de ce qui est extérieur au champ de l’écriture de la constitution, il a pris un second pouvoir, sans aucun mandat populaire et qui n’est pas le moindre, puisqu’il s’agit du pouvoir exécutif.
Si le peuple tunisien a eu l’intelligence de n’accorder à aucun parti une majorité absolue à cette assemblée, issue de cette unique élection nationale connue depuis le départ de Ben Ali 14 janvier 2011, les dirigeants politiques n’ont pas interprété comme il se devait la volonté du peuple exprimée sans ambiguïté, à savoir qu’ils avaient été élus pour former une assemblée constituante et non une assemblée parlementaire. Qu’ils étaient des Constituants et non pas des Députés.
C’est le noyau qui forme la majorité de cette assemblée qui est responsable du débordement.
La nature humaine, à travers ce noyau, s’est exprimée sans égard ni délicatesse envers les électeurs. Soif du pouvoir, soif de diriger ainsi que la cupidité, sont les principales caractéristiques de cette nature qui a jailli et qui a revendiqué ses droits dans un pays qui avait plutôt besoin de gens aptes, insoupçonnables et surtout pas gourmands, pour mener à bien le passage vers la stabilité et entrer dans le chemin de confiance.
La configuration de l’assemblée, telle qu’elle avait été dessinée par la volonté du peuple a été mise en échec par une formation qui s’est emballée en tronquant le désir du peuple tout en format un conglomérat d’opportunistes en mal de s’affaler sur les sièges de la gouvernance.
Sont-ils compétents au moins ? Pas du tout ! Il y a une dégradation manifeste du tissu social. Les libertés publiques et les droits fondamentaux des citoyens sont menacés chaque jours qui passe. Un climat de violence et d’insécurité sévissant qui ne favorise pas le sentiment de confiance. les investisseurs, qu’ils soient tunisiens ou étrangers, qui se font rares, sont les témoins incontestables de la dégradation de ce climat. À la violence, s’ajoute le terrorisme, le chômage, la cherté de la vie et l’état de salubrité des voies publiques.
Malgré ce bilan désastreux, les déviationnistes de l’écriture de la constitution , continuent la mission pour laquelle ils n’ont pas eu un mandat du peuple qui devait leur permettre de gouverner en toute légitimité.
C’est une grave erreur d’attendre de leur part un quelconque pas sérieux pour réengager le pays vers le chemin de la stabilité , de la prospérité et surtout celui de la confiance.
Comment est il possible de croire que des gens qui sont parvenus à se placer aux sommets de l’appareil de l’État, qui occupent actuellement les postes décisifs dans la direction du pays, qu’un beau matin, acceptent de céder leurs places à d’autres individus, qui de surcroît, sont étrangers à leur camp, au motif qu’ils doivent faire preuve devant l’opinion publique que l’exercice du pouvoir auquel ils viennent d’y goûter depuis un an et demi, ne les a pas transformés en de la colle accrochée aux sièges ?
Pour distraire le public, ils répètent en leitmotiv, qu’ils veulent bien participer au dialogue et en parallèle, ils continuent de placer leurs gens de leur camp dans les administrations et à la tête des entreprises du service public.
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