Salah Ben Omrane 15 janvier 2014 00:28
On peut remarquer qu’encore une fois, les Tunisiens à l’étranger sont oubliés de la scène des services publics tunisiens.
La diffusion de l’examen des articles du projet de la constitution au cours des plénières de l’assemblée constituante, se fait exclusivement sur la seconde chaîne nationale.
Nombreux sont les Tunisiens à l’étranger qui n’ont pas accès à cette source d’information. De ce fait, ils sont privés de suivre les débats, que ce soit en direct ou en différé (il faut attendre plusieurs jours pour voir les séances rediffusées sur le site internet de la chaîne de l’assemblée constituante quand ce n’est pas plusieurs mois).
Sur le site de la chaînes nationale, y compris la 2 , il n’y a pas de diffusion directe « en streaming« , malgré l’existence d’un « bouton » à cet effet sur sa page officielle. Il n’y a pas non plus de diffusion différée. Vous avez une plage blanche, écrit dessus en arabe: « Alwatanya 2 en direct ». Il n’y a que du vide! En haut de la page, il y a quelque chose qui ressemble à trois fantômes de danseuses qui lèvent les mains vers le ciel, sans certitude si c’est en en guise de désolation de ce qui se passe en ce bas monde ou un reliquat iconique d’une danse frénétique, que présente la chaine à son public, sans ne plus savoir quoi célébrer.
Sur le site de l’assemblée constituante, il n’y a pas eu de remède pour cesser ce trouble qui constitue un préjudice. Il est une:
► Une atteinte au droit de chacun à une information fiable des services publics.
►Une atteinte au droit à l’égalité de tous les Tunisiens devant les services publics.
►Une atteinte au principe de la transparence dans le traitement de l’information publique.
Les sites des organismes et associations satellitaires à l’assemblée constituante ne rediffusent pas non plus les séances en question, qui de toute façon cela ne relève pas de leurs missions.
Ceci, constitue une mise à l’écart des Tunisiens à l’étranger, au cours d’un moment historique qui est l’écriture du destin du pays.
Ceci, constitue également, une poursuite de la tradition qui consiste à fournir aux Tunisiens à l’étranger un résultat sous formes de commentaires ou autres images de situations anecdotiques, voire psychodramatiques, alors que nous savons tous, que les relais qui diffusent ces « buzz », ne représentent nullement la réalité des débats à l’assemblée.
Assez de « production médiatique mâchée » pour les Tunisiens à l’étranger, comme s’ils ne savaient se fabriquer une opinion tout seuls comme des grands! Techniquement le remède à cette carence ne constitue pas une dépense onéreuse. Cela revient à zéro millime pour les chaine nationale de faire transiter les émissions concernées, sur son site internet, de manière à ce que les Tunisiens dans le monde entier puissent les suivre. Cette chaîne la fait régulièrement pour des émissions de cuisine et autres, du genre divertissement.
Doit-on conclure que pour les pouvoirs publics tunisiens ,montrer comment on fait une Ojja à l’omelette, est plus important que de montrer comment s’écrit la constitution ? N’est ce pas une honte, ce choix thématique dans la diffusion en direct sur internet, car il réveille un arrière goût dans la bouche, très désagréable, qu’on croyait condamné à disparaître définitivement il y a trois ans.
On peut mettre cet « oubli », encore une fois, sur le registre des humiliations successives des Tunisiens à l’étranger. Malheureusement , cela n’étonne plus, émanant de l’actuelle l’assemblée constituante!
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