La Bourse de Tunis prend à défaut les laudateurs de Béji Caïd Essebsi

Salah Ben Omrane  24 décembre 2014  22:55

  Ce qui est bien avec la Bourse, est qu’elle ne ment pas. C’est un lieu d’échange de valeurs où les titres transitent d’un porte feuille à un autre et tout artifice, tout maquillage ne peuvent tenir longtemps. Elle peut porter un masque pour faire la fête, manière d’exprimer sa joie lorsqu’un changement politique intervient dans un pays, comme il en arrive dans tous les pays au lendemain d’une élection, en dopant au cours d’un bref moment les indices, mais cela reste de la comédie passagère sans réelle incidence sur le cours des échanges .

La Bourse de Tunis a enregistré une légère hausse au lendemain de l’élection de Béji Caïd Essebsi pour la présidence de la république. Une manière d’exprimer sa joie et surtout de dire qu’elle aussi, est capable de s’amuser autant que ses grandes soeurs dans le monde. C’est une manipulation technique qui consiste à faire une rotation dans l’échange d’un certain volume de titres en les faisant passer par l’achat puis par la case encaissement, voire d’indiquer des options d’achat en les annulant au lendemain. C’est ce qui s’est passé à la Bourse de Tunis, ni plus ni moins. Si les agents de change n’ont pas le droit de s’amuser, qu’est ce qu’il leur reste alors ?

Deux jours sont passés, après cette farce à la Bourse, et voilà qu’on entend en ce samedi, s’élever, sans rougir de honte, la voix du sérail médiatique et quelques supporters de l’heureux élu Béji Caïd Essebsi, crier victoire, en brandissant la légère et éphémère hausse pour preuve de changement (augmentation de Tunindex de 0,60% puis baisse au lendemain).

Ils sont si pressés de fabriquer du mensonge alors qu’ils ont quelques années devant eux. Quel manque d’impatience !

Pire, sans avoir peur de passer pour ridicules,on entend et on lit ici et là que l’économie, excusez du peu, est en redressement. Passons sur la confusion entre Finance et Économie, deux domaines éloignés, mais aller si vite dans la besogne du cirage et du lustrage pour faire du grand chef un faiseur de miracles en si peu de temps, avant même qu’il ne soit à Carthage, c’est exagéré.

Je suis désolé de couper l’élan dans leur enthousiasme en les invitant à regarder le tableau qui suit qui contient une mention claire en bas:  La Bourse de Tunis efface la totalité de ses gains de la veille. 

Tunindex

Graphique de la Bourse de Tunis (image prise le 24/12/2014)

 

Un cas parmi les nombreux exemples visés par le propos :

 

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