Salah Ben Omrane 24 juillet 2015 12:10
Le 22 juillet, le soir, pendant que les spectacles sont à Hammamet et à Carthage, à l’Assemblée des représentants du Peuple au Bardo, arrive le moment du vote, article par article, du projet de loi de la lutte contre le terrorisme et le blanchiment d’argent. Voilà que les membres de l’association d’Al Bawsla, présents sur les lieux, s’aperçoivent avec stupéfaction que certains députés ont voté en lieu et place de leurs collègues, malgré que le règlement de l’assemblée (article 42) l’interdit formellement.
De la triche ? Sans doute ! Mais, c’est la photo prise sur le vif, qui fige le geste où on voit la corps d’une femme dont la moitié supérieure embrasse et s’affale goulument sur la boiserie du pupitre et dans une extension de la main gauche vers le pupitre du voisin, condense toute la splendeur de la photo.
La photo est d’un réalisme époustouflant que des mots ne peuvent pas décrire avec autant de précision. Ce qui saute aux yeux, avant tout, est le sentiment de l’enrôlement de la femme tunisienne dans un type de jeu qui consiste à faire de la politique par la ruse et les petits coups tordus et malins, qui font à ce jour la réputation de la gent masculine. Plus besoin de réclamer de la parité entre femmes et hommes pour faire de la politique en Tunisie, puisqu’elle est dans son expression, à plein régime, sur la photo!
La position du corps de la députée fait penser à une joueuse qui tient une quille devant un billard dans un environnement de couleur verte. Un jeu que jadis était réservé aux hommes où les femmes ne fréquentaient pas les salles de jeux. Avec le jeu de billard, le rapprochement avec la sexualité est vite fait (la quille, le billard, les positions suggestives du corps de la femme pendant le tir). La « femme » n’était présente dans les salles de billard que pour orner les murs dans des positions sexy et non pour jouer.
La photo prise réunit deux oeuvres de deux illustres artistes, Marc Ferréro et Edward Hopper :
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