Salah Ben Omrane 05/10/2015 21:30
Une vidéo qui fait l’évènement en ce début de semaine. L’animateur tunisien et producteur de programmes de télévision Moez Ben Gharbia, s’est lui-même enregistré en se mettant face à la caméra de son petit appareil, dont on peut deviner qu’il s’agit d’un téléphone portable qui fait office de caméra.
Il dit qu’il est dans un hôtel en Suisse, qu’il occupe une chambre depuis trois jours d’où il effectue l’enregistrement et qu’il avait raison de s’inquiéter pour sa vie durant les derniers jours. On le voit tendre l’oreille à des pas devant la porte de sa chambre et se lever de temps à autres réarmer son appareil redoutant que à tout instant que la charge de la batterie lui fasse défaut. Préoccupé ? Plus, il est inquiet! Malgré cela, tout ce qu’il dit ne semblé pas touffu ni dénué d’incohérence. L’animateur et l’homme des médias prennent le dessus et lui évitent toute déstabilisation en sachant user des moyen de bord.
Il affirme faire confiance aux autorités suisses et au personnel de l’hôtel où il réside, qui veillent sur sa personne en lui assurant sa sécurité. Il dit que c’est grâce à leur vigilance qu’il a pu constater que quatre individus venants de l’étranger, en particulier un pays arabe, étaient sur ses traces jusqu’à occuper des chambres dans le même hôtel, ajoutant que la police suisse est d’ores et déjà en possession de tous les éléments de témoignages et constants
Il se défend de toute envie de faire « le buzz » avec cette affaire, promettant qu’il y aura de nouvelles dans les jours qui suivront.
S’arrêtant sur les raisons qui l’ont poussé à intervenir de la sorte, il dit que depuis mardi dernier, le jour où il s’est rendu dans un café à proximité de son domicile à l’Ariana ( Il est originaire de Bizerte) , il s’était rendu compte que trois individus de nationalité libyenne le suivaient à la trace et qu’il avait dû faire appel à la police locale afin qu’elle vérifie les raisons du filage dont il affirme faire l’objet mais, qu’au bout du compte, après que les personnes en question aient été entendues, elle ont été laissées en liberté.
Il s’est indigné contre le fait que le ministère de l’intérieur l’avait retiré, quelques mois auparavant, de la liste des personnes qui font l’objet d’une menace et qui bénéficient d’une sécurité rapprochée particulière qu’assurent les agents de police qui sont fonctionnaires alors que la menace contre sa personne est restée réelle.
Précautionneux jusqu’au bout, il dit avoir tout noté, tout avoir sous la main: la copie de passeport de ses poursuivants en Suisse et leurs photos prises dans l’hôtel de sa résidence, au cours de leurs déplacements suspicieux. À travers la vidéo, il réclame à leurs présumés « chefs dans le pays étranger » de les rappeler sous peine qu’il dévoile publiquement leurs identités, soutenant avoir les preuves à l’appui sur leurs mauvaises intentions.
Par ailleurs, il revient sur l’assassinat de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi en invitant les Tunisiens de reprendre et réécouter la dernière intervention publique respective à chacune des deux figures assassinées, avant qu’elles ne se fassent abattre, qu’ainsi il serait aisé de localiser leurs assassins et commanditaires. Il demande de faire pareil pour l’avocat Fawzi Ben Mrad et pour l’opposant chef d’un parti politique Tarak Mekki, de réécouter leurs dernières paroles publiques et de comprendre ainsi pourquoi ils sont morts.
Note : On apprend que le Ministère public du tribunal de première instance de Tunis vient d’ouvrir une enquête judiciaire à la suite des déclarations faites par Moez Ben Gharbia qui sont contenues dans la vidéo. En toute logique, il devra être entendu principalement sur les informations dont il prétend être en possession, qui lui ont permis de déclarer que Fawzi Ben Mrad et Tarak Mekki avaient été tués et non décédés à l’issue d’une mort naturelle ainsi que de faire état des informations en sa possession au sujet de l’assassinant de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi.