Salah Ben Omrane 27 juillet 2021 à 23:50
L‘ancien président de la république Moncef Marzouki a fait circuler une vidéo sur sa page Facebook. Dans celle-ci, il réagit sur les récentes décisions prises par l’actuel président de la république Kaïs Saied.
Petit rappel des décisions en question qui sont les suivantes :
– geler les activités de l’Assemblée des représentants du peuple.
– Démette de ses fonctions le chef du gouvernement.
– Désigner un nouveau chef du gouvernement provisoire.
– Lever l’immunité parlementaire des députés contre lesquels il existe des griefs judiciaires.
– Exhorter le ministère public à accomplir sa tâche sans faillir.
Que dit Moncef Marzouki ?
Il évoque la déclaration du président de la république dont il ne prononce le nom à aucun moment. Il dit qu'[il s’agit d’un coup d’État], ajoutant qu’il va « attendre la réaction des Tunisiens dans les jours suivants, avant qu’il confirme ou infirme cette appellation de l’évènement. Puis, dès la minute qui suit jusqu’à la fin, toujours dans la même vidéo, il n’hésite plus à reprendre plusieurs la locution coup d’État, après s’être affranchi définitivement du doute sur l’appellation.
Comment perçoit-il ce « coup d’État », selon lui ?
M. Marzouki dit que la révolution nous avait donnés une carte d’entrée dans le club des peuples civilisés et des pays en avance. Nous sommes devenus une nation civilisée et un pays démocratique. Nos réglions à ce jour politiquement nos désaccords politiques, quelle que soit leur dangerosité avec des méthodes pacifiques. Ceci, est peut-être terminé, ce soir. Je dis bien peut-être car je garde l’espoir que ce peuple n’accepte pas ce qui s’est passé ce soir. Car, ce qui vient de se passer ce soir, est un saut énorme vers l’arrière. On a quitté le club des peuples civilisés et des pays en avance et nous sommes retournés vers les pays arriérés, dont la plupart sont malheureusement les pays arabes. Ce qui s’est passé ce soir est un coup d’État et on ne continue pas à se mentir.
Ce qui inquiéte Moncef Marzouki est, semble-il, la perte d’un hypothétique privilège qu’octroie la carte d’un certain club de démocrates civilisés, qu’il décrit très bien. Or il n’en dit pas un mot sur les avantages et droits qui en découlent de l’appartenance à ce mythique et prétendu club avec carte. Du vent ! Tout cela n’est que du vent ! Les seuls « clubs » connus s’appellent : G7 , G 8, G20, OCDE, Davos, etc… La Tunisie, n’a eu aucun avantage et d’aucun prétendu club. Il faudrait qu’il nous dise [M. Marzouki ]qui sont les autres membres et où sont-ils ? Qu’il nous informe sur les mérites ou sur les avantages que la Tunisie aurait obtenus d’un club dont on apprend l’existence seulement aujourd’hui ?
Moncef Marzouki, reprend le même récit construit par « les grands de la cour d’école de ce monde, une fable qui existe depuis les années 50, où ces derniers désignaient un bon nombre de pays dont la Tunisie, comme étant des pays « en voie de développement ». Autrement des pays prêts à décrocher le satisfecit pour bonne conduite. Un petite tape sur le dos est la gratification qui excite quelques-uns. Rien de plus que du vent ! Ces mêmes pays condamnés à trimer sont appelés aujourd’hui : les pays émergents« . Ils émergent mais ils n’existent pas et ils sont condamnés à ne jamais émerger ou apparaître totalement. Certains parmi leur jeunesse tente d’émerger en bravant les dangers en traversant la méditerranée, mais tous ne parviennent pas à s’échouer vivants sur au bord de l’autre rive.
Arrêtons nous sur cette phrase de Moncef Marzouki qui dit : » On ne vous a jamais mentis ! »
Est-ce vrai que pendant qu’il était le président, il ne nous a jamais mentis ? Souvenons nous lorsqu’il avait pour président du gouvernement, Hamadi Jebali du parti Ennahda. On se souvient qu’en juin 2012, Il y avait un certain Baghdadi Mahmoudi qui était en Tunisie et que le Pouvoir instable en Libye le voulait près de lui . Il a été livré à la Libye contrairement à la promesse faite de ne jamais exécuter une extradition. Dans cette affaire, non éclaircie à jour, il y a bien eu mensonge tout au moins par omission. Allez, laissons nous croire que « la précieuse livraison » s’est faite à l’insu du, rappelons le encore, Chef suprême de l’État, premier magistrat de Tunisie ainsi que le Commandant de toutes les forces confondues. Dans ce cas, n’y avait pas en ce juillet 2012, raison valable, de quoi rompre définitivement tout pacte conclu avec le partenaire de l’exécutif en substance le camp politique à l’origine de l’expédition du prisonnier libyen.
Si c’est pour prendre des déjeuners avec des lambeaux de chapeaux le matin et avaler des couleuvres à midi, ne valait-il pas mieux, prendre les Tunisiens à témoins, renverser la table des prétendus compagnons ou amis puis demander l’adhésion de tous les Tunisiens à un projet plus fiable comme vient de le faire l’actuel président ? Avons qu’un tel courage que vient de faire l’actuel président s’applaudit ! Il y a des décisions qui se respectent, et qui méritent la confiance du peuple, pour une raison toute simple : Kaïs Saied est actuellement le seul individu en Tunisie que peut se targuer d’avoir été choisi par une majorité selon un vote direct qui est conforme au suffrage universel. Le tout sans une machine parti sur laquelle se reposent les anciens politicards.
lorsqu’une députée élue, au sein même de l’Assemblée des députés, Abir Moussi, peu importe ce qu’on pense de son parti et de ses opinions politiques, elle est avant tout et malgré tout une Tunisienne élue, choisie par des Tunisiens sains d’esprit et responsables, et qu’elle s’est faite violemment tabasser physiquement par un autre député, que les images de l’agression ont circulé dans le monde entier. Dans quel club, monsieur le président Marzouki faîtes-vous entrer la Tunisie par ces images ? Nous n’avons rien lu ou entendu venant de vous à ce sujet. Nous n’avons rien lu de vous ne serait-ce que pour défendre ce lieu sacré et symbolique où s’usinent les lois.
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