Traduction de la passation des pouvoirs, sur écoute, entre Essebsi et Jebali

Salah Ben Omrane  20 octobre 2012  16:55

     Ce n’est pas joli, joli ! C’est d’un niveau très bas dans le monde de la politique.

   Alors que des voix s’élevaient, qui vantaient la transition « historique » entre deux chefs de gouvernements (Béj Caïd Essebsi et Hamadi Jebali), une première pour la Tunisie ,en ce 26 décembre 2011, on s’aperçoit  aujourd’hui, que la confiance ne faisait pas partie des invités à ce fameux rendez-vous. Elle n’était pas de la fête.  Derrière les fanfaronnades sur une passation des pouvoirs, en  façade, il y avait un, dit aujourd’hui qu’il n’était pas si convaincu. Il dit à sa manière qu’il avait choisi le camp de la méfiance, de la suspicion et de l’inélégance. Qu’il faisait confiance au bidouillage et non aux hommes. Était-il menacé ou se sentait-il en danger pour avoir eu recours à l’enregistrement de la rencontre ? Il ne le dira pas et gardera le secret. L’enregistrement audio qui est diffusé sur le net, de manière anonyme, porte les stigmates de la période trouble et du danger permanent qui guette les gens au Pouvoir. C’est cette technique même qui marque et qui signe le décalage entre une modernité apparente en Tunisie, une civilisation de surface et de grandes surfaces et un intérieur sombre, glauque, clanique, mesquin qui n’épargne surtout pas les gens au pouvoir.

    On peut deviner aisément qui a décidé d’enregistrer la rencontre à l’insu de l’autre. Techniquement, il est facile de localiser l’emplacement du micro, qui devrait être logé certainement, dans les entrailles d’un tissu de l’un des deux protagonistes. Les quelques froissements en témoignent. Cela devait lui sembler plus prudent, sans devoir associer  le personnel du ministère à la supercherie. Le matériel de l’État a au moins été épargné et sauvé de l’opération qui n’était pas du tout reluisante ni glorifiante pour le personnage.

   Le protocole de la passation des pouvoirs aurait pu se dérouler convenablement, en deux trois mots, laissant la place aux chefs de Cabinets respectifs de chacun, s’occuper du reste des formalités. Cela aurait été une mission simplifiée mais au moins propre. Or, il s’avère que c’était encore trop tôt pour espérer tant dans une prétendue Tunisie naissante.  Il y a,  au moins un  des deux, pour qui la partie de cache-cache devait commencer. Il est celui  qui a voulu immortaliser la rencontre, montrer sa capacité de nuisance sous l’armature d’une self protection dans l’éventualité d’un retournement de situation. C’était trop tôt pour se faire confiance entre celui qui vient dire bonjour et celui qui vient dire au revoir.

   C’est vicieux de piéger son interlocuteur dans cette circonstance. Le piégeur n’ a  aucune gloire à en tirer. Il ne pouvait pas mieux se condamner lui même, comme il l’a fait, en demeurant dans l’anonymat le plus honteux. Il ne pourra pas revendiquer la paternité sans être couvert de ridicule.

  Il lui a fallu neuf mois de gestation pour déclarer qu’il y a un enfant fait dans le dos de son interlocuteur victime. Un rejeton qui porte l’empreinte génétique de la traîtrise chez le père, la saveur du règlement de compte et de la vengeance, l’apparence d’un plat surgelé sorti d’une poubelle, et le souffle du testament d’une fin imminente rédigé par un vil baveux.

   l’enregistrement comporte des coupures à certains endroits (localisés en rouge dans la traduction). Son pourvoyeur a dû tenter de s’accorder encore une séance de rattrapage pour donner l’illusion d’une image présentable aux ciseaux. S’est il rendu compte que malgré le mauvais coup, il a trop dit ? Toutes ses précautions, ne peuvent pas effacer les traces de sa « performance ».

  Trop facile de deviner qui est le piégeur et qui est le piégé. Facile à comprendre que l’enregistrement n’était pas du tout décidé d’un commun accord entre interlocuteurs. Il suffit d’écouter et ainsi on peut deviner qui en est l’instigateur. On peut encore le deviner, en faisant la nuance entre celui qui s’adresse à  l’autre présent devant lui et celui qui parle aux autres, ailleurs, le jour où l’enregistrement serait diffusé. Les règles de jeu sont faussées.

Peut-on lire autrement, que dans cette grille, le contenu de l’enregistrement ?

La traduction de l’enregistrement

En couleur verte : Béji Caïd Essebsi , premier ministre de l’ancien gouvernement provisoire.

En  couleur bleue Hamadi Jebali , actuel président du gouvernement provisoire.

Les noms cités dans l’enregistrement :

Abdelfattah Mourou, Farhat Rajhi, Mohamed Ghannouchi, Nabil Karoui, Sihem Ben Sedrine, Radhia Nasraoui, Moncef Ben Salem, Mustapha Filali, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon, Émir du Qatar, Émir du Koweït, Émir Nayef, Zine Alabidine Ben Ali, Abdallah Kallal, Moncef Marzouki, Foued M’bazza, Mustpha Abdeljlil, Habib Bourguiba, Saddam Hussein, Mouamar Kaddafi, Mahmoudi Baghdadi.

Début de l’enregistrement

Béji Caïd Essebsi : J’espère , j’espère !

Hamadi Jebali :     Monsieur Béji …

B.C.E :  Soyez rassuré

H.J :     Ça c’est une expérience . C’est une valeur .C’est une injure de ne pas le reconnaître.

B.C.E : Je vais vous le dire. Si par malheur vous ne réussissez pas nous n’avons pas réussi. Les choses sont liés les unes aux autres. L’État continue. Les choses que vous allez voir maintenant… Cette assemblée actuelle, n’a jamais été tenue. Ceci prouve que l’État continue. Les gens partent et disparaissent, mais l’État reste. En vérité, il faut choisir les personnes avec qui on travaille. Personnellement, ceux ont collaboré avec moi, m’ont beaucoup aidé. C’est en toute franchise. Il n’y avait pas de formalisme. Ils me réveillent à minuit , à une heure du matin, L’Intérieur et la Défense. Je vous en donnerai.

H.J :     Avec la bénédiction de Dieu, Monsieur Habib…

B.C.E : Je suis au courant. Vous me l’aviez dit.

H.J :    Celui également qui travaille avec Monsieur Ali.

B.C.E : Oui, je leur ai donné des consignes. J’ai insisté auprès des deux J’ai insisté sur comment il s’appelle, monsieur Abdelkrim. Je lui ai dit: « regardes. C’est une affaire de continuité de État ». Il n’y a pas un qui n’en a pas souffert de tout temps et n’importe où. Il n’y a que le bien que tu fais qui reste.

H.J :   J’ai insisté également auprès d’eux (coupe dans l’enregistrement. On devine que c’est une histoire de sous ).

B.C.E :   C’est bien ce que vous avez fait

H.J :    Mais je vais insister encore auprès d’eux.

B.C.E :  C’est à dire l’expérience qu’ils ont n’est pas simple. Et vous, vous allez entrer dans des problèmes …

H.J :   Des dossiers, c’est à dire…

B.C.E : Et il est difficile d’y apporter des réponses

H.J :   C’est vrai !

B.C.E : Les gens deviennent (sans finir sa phrase). C’est pour cette raisons que je dis que pour vous cela va être encore plus difficile. Nous, au début, ils disaient: » c’est des choses dangereuses et d’autres vont arriver« . Il y a eu quelques méprises mais c’est passé. Maintenant, ils vont devenir, encore plus insistants. Vous ne pouvez pas vous en rendre compte.

H.J :  C’est déjà commencé déjà maintenant. Chacun vient avec son dossier.

B.C.E : Il vient de passage et il veut tout de suite. Donc, en ce qui nous concerne nous, il n’y a pas de dossiers qui traînent. Ils sont réglés. Premièrement, je vais vous le dire, il y a un compte courant du premier ministre. Moi, je ne l’ai pas touché. Je n’ai pas trouvé (coupe dans l’enregistrement ?). Ce n’est pas une question de droit. Vous savez,  en ce qui me concerne, s’il y avait eu des conditions j’aurais fait. Qu’est ce qu’il y a dedans ? Il y a ce qu’on donne à chaque mois de l’argent. Mais les autres sommes, je n’y ai pas touchées. Vous allez trouver les comptes. Ils sont prêts. Je n’ai pas trouvé une raison. C’est à dire, j’ai réglé les sujets sans argent. (Rire). Ce qu’on m’a laissé, vous le trouvez. Des comptes que je vous signerai sur le papier.

H.J :  Il y a un problème, monsieur Béji et je voudrais encore y insister. C’est votre situation. La situation matérielle.

B.C.E :   Ne vous tracassez pour ça.

H.J :  Non ! Non ! nous serons dans le tracas si nous n’accomplissons pas notre devoir. Nous sommes redevables pour cela en reconnaissance de la bonté. Ceci dit, c’est d’abord votre droit avant tout. Vous êtes remercié pour cela. Et en fin de compte, celle-ci ( Forte chance qu’il s’agit de la retraite de premier ministre), sera en continu si Dieu le veut.

B.C.E :  J’espère.

H.J :   La deuxième chose sur laquelle je voudrais insister est que votre présence auprès de cette équipe pour émettre des avis …

B.C.E :  Aucun problème. Je vais vous dire quelque chose.

H.J :   La troisième, est que je voudrais que l’équipe qui est avec vous, si Dieu le veut, est que je ne compte pas faire de grands changements. En toute franchise, je veux profiter d’eux tous. Je veux que vous me donniez votre avis sur les importantes personnes et susceptibles dont je puisse profiter.

B.C.E :  Regardez, Tous sont prêts. Personnellement, je n’avais emmené aucun avec moi. Je vous le dis. Ceux que j’avais trouvés, j’ai travaillé avec. En ce qui concerne le ministre, je vous jure, je ne les connaissais pas. Mais, j‘ai commencé à les connaître. C’est la vertu de l’expérience. Et en général je m’entends avec tout le monde. Je disais donc, que le responsable crée le climat favorable pour que les gens travaillent. Vous le savez, nous sommes tous des êtres humains. Les points faibles et les points ceci… Tenir compte de l’humeur de  chacun et c’est le responsable qui doit faire l’effort. Regardez, même les employés. Cela fait un moment qu’on me prend en photo. Les gens m‘appellent pour que je prenne une photo avec eux. S’il  n’y avait pas de l’envie, ils ne viennent pas vers vous. Ils vous font croche-pieds. C’est à dire j’ai la certitude, qu’avec vous, les choses vont se poursuivre. Avec la volonté de Dieu, les choses marcheront comme il faut.

H.J : Monsieur Béji, je veux confirmer votre parole et j’apporte mon soutien. Premièrement, cet endroit, que je vais voir, je ne le connais pas. C’est par ma nature, j’aime les gens travailler effectivement. J’évalue la personne sur son travail.

B.C.E :   C’est du bon sens.

H.J :   Est ce que cet endroit, que vous connaissez, permet ce travail, la surveillance et le suivi, avec l’exiguïté du lieu ?

B.C.E :   l’exiguïté en effet. Il n’a pas de bureaux. Il n’y en a pas du tout ici.  Là, vous avez quatre ou cinq, que vous avez amenés avec vous, ils n’ont pas de places .

H.J :    En plus, Cheikh Abdelfattah qui va venir. Un Conseiller va arriver.

B.C.E : Qu’il soit le bienvenu.

H.J :    Il faut ajouter un autre Conseiller.

B.C.E :  Ceci est vrai. Si vous voulez voir vraiment, ici, il y avait le premier ministère, les affaires étrangères et l’Intérieur.

H.J :   Dans cet endroit ?

B.C.E : Oui, c’était comme ça avant. Après, petit à petit, l’Intérieur est sorti. Celui des affaires étrangères est resté. Maintenant, ce ministère des affaires étrangères est sorti. Mais il y a toujours l’exiguïté. Le ministère de l’intérieur s’est agrandi. Il faut revoir (dit  en français).

H.J :  Vous savez, d’après même la loi organisatrice des Pouvoirs, les validés du président du gouvernement sont arrivées.

B.C.E : Ça, vous m’en excusez, il y a aussi les validités du ministère de l’intérieur qui sont parvenues au ministère de l’intérieur.

H.J :   C’est vrai ! C’est vrai !

B.C.E : Tout ce qui concerne les associations

H.J :   Et les médias.

B.C.E : Pourquoi ? Parce que je considère (incompréhensible) mais tout ce qui concerne les partis et ces marques, à l’origine  c’est au ministère de l’intérieur. Par malchance, c’est à dire,  il  y a une sorte de précaution en ce qui concerne le ministère de l’intérieur. Ils sont venus chez nous. Mais l’intérieur, ils y vont encore. Il n’ y a pas de raison. Regardez, quand le premier ministre et le ministre de l’intérieur sont en symbiose, les choses vont très bien.

H.J :   C’est vrai. Grâce à Dieu.

B.C.E : Autrement ça ne marche pas ( dit en français). Pourquoi ? Parce que ça nous est arrivé avec …comment il s’appelle … J’ai oublié son nom.

H.J :   Son nom se décolle .Monsieur Rajhi .

B.C.E : C’est une catastrophe ( dit en français)

H.J :    Rire

B.C.E :  Non c’est une catastrophe. Lui , je ne le connaissais pas.

H.J :      Qui l’avait amené ?

B.C.E :   Je l’avais trouvé ici.

H.J :   Monsieur Mohamed (Mohamed Ghannouchi, ancien 1er ministre) qui l’avait amené ?

( Malgré la question, B.C.E. ne prononce pas son nom ni celui de Rajhi ).

B.C.E :  Oui, je l’avais trouvé ici.

H.J :     Personnellement, je le voyais pour la première fois à la télé …

B.C.E : Et alors ?

H.J :    Je me suis dit il n’ y a de Dieu que Dieu, s’il est capable de s’occuper de la police et des policiers.  L’intérieur (Rire).

B.C.E :  Ce n’est pas possible. Il ne peut pas. Ils lui volent son manteau. Il a eu une raclée. (coupe dans l’enregistrement ? )

H.J :   Il a eu une raclée ?

B.C.E :   Dans son propre siège. Je l’ai appelé, personnellement. Je vous jure par Dieu le grand, je l’ai honoré. Je lui ai dit : « Vous monsieur tel, vous n’êtes pas fait pour être ministre de l’intérieur« . Il était dans l’aveu, lui. Il m’a dit : « Non, non, moi, je connais la politique« . Je lui ai dit: « Non vous ne connaissez  pas la politique sinon vous n’auriez fait comme ça« .

H.J :     À la télé, ils l’interrogeaient sur (inaudible).

B.C.E :  Donc, je lui ai dit: « Ce n’est pas possible !« . Je l’ai honoré et je lui ai fait boire un café et je suis intervenu auprès de la maison du Président pour qu’il donne une place de ministre. Je ne sais pas. Après, il s’est mis à se battre. Des gens, que Dieu nous en préserve, se sont mis autour de lui. Maintenant vous allez le retrouver en Imam. Ceci est un Poct et je ne sais quoi.  Ils me sont tombés dessus parce que j’avais dit, qu’avec cette Ben Sedrine, que Dieu nous en préserve. Maladie ( en français). Je lui avais dit : « Arrêtez ma fille , cela ne se fait pas« . Elle est venue à son propos. Je lui ai dit : « Vous n’avez rien dans ce jeu« 

H.J :    Des secrets et des listes

B.C.E :   Je lui ai dit : « Cela ne vous concerne pas« . Je lui ai dit: « Faites moi comprendre vous avez une hauteur?  (Dans le sens grade, rang ou autorité) .

H.J :   J’ai entendu, comment elle s’appelle. Nasraoui

B.C.E :  Tous! Elle est sortie de chez moi en pleurant. Je lui ai dit je ne peux pas collaborer. Je lui ai dit: (en chuchotant) « vous avez une relation particulière avec le bonhomme ? »  Je lui ai dit donc : « En quoi cela me concerne ? En quoi cela vous concerne dans l’histoire ? » Je lui ai dit: « C’est un problème qui est plus grand que votre cervelle. »

    On a eu des manifestations. C’est elle l’instigatrice. Elle me l’a avoué.  Elle m’avait dit : « Si vous y renoncez, je vous règlerai le problème ». « Va-t-en !« , je lui ai dit . « Lan Madhab bouk » (insulte du père) .

H.J :   Rire. C’est elle qui allait devenir …

B.C.E :  Oui ! Elle est sortie en pleurant. Ridha est venu me voir à ce moment là. Je lui ai dit qu’est ce que je fasse avec Lan bouha Elkelb ( insulte :Son père le chien banni) ? Qu’est ce que cette histoire ?

H.J : Ce n’est pas normal.

B.C.E : Ce n’est pas normal. Elle avait la décision avec le ministre de l’intérieur. J’avais, je veux dire, la chose. Qu’est ce que vous voulez que je vous dise ?

H.J :  Il y a des dossier, monsieur Béji. Moi, je voudrais avec votre représentation actuelle sur les fonctions de la classification. Quels sont les dossiers ?

B.C.E : Je vais vous le dire. Vous avez deux choses. Vous avez cette histoire des salafistes. Que vous le vouliez ou non, ils sont inscrits sur votre compte. Je sais ce qui est à l’intérieur. Cette chose va vous arriver, et je vous le dis dès maintenant, avec l’affaire de la Télé Nessma. Elle sera le 23 janvier. Il y aura beaucoup de problèmes. Il y a des choses qui viendront de l’extérieur et autres. Maintenant vous êtes des innocents. Ce sera inscrit sur votre compte. Que vous le vouliez ou non.

H.J : C’est vrai.

B.C.E : Il faut trouver une solution( en français). Pardonnez moi. C’est un homme qui a sorti un film. Un film  que l’État avait autorisé. En vérité c’est une catastrophe. Et je vous jure je ne suis au courant de rien. Je ne l’ai pas vu et je ne l’ai toujours pas vu. Et voilà qu’il a reçu une raclée. Ils lui ont cassé le dos. C’est à dire la police n’a pas fait son devoir sans cette chose. En toute franchise. Soudain, il devient lui même le poursuivi. Il passe devant la justice.

H.J : Monsieur  Karoui.

B.C.E : karoui, on ne pas s’en rendre compte de l’envergure et les choses derrière et des histoires.

H.J :     C’est un responsable

B.C.E : Oui

H.J : C’est un vrai responsable à l’extérieur et à l’intérieur.

B.C.E : Surtout à l’extérieur. Je les connais ces choses. J’ai dit en quoi ça nous regarde cette histoire? Des avocats se sont élevés contre lui. En quoi ça les regarde. Ensuite c’est l’État.  Le procureur, par peur, n’a pas poursuivi ceux qui l’ont volé. Tous les jours, on me tombe dessus me demandant pourquoi je ne les mets pas en prison. Et cet individu est devenu le poursuivi. Ils l’ont cassé, ils lui ont donné une raclée et en plus, ils l’ont poursuivi. C’est pas beau. C’est à dire, qu’il faut trouver une solution ( en français).

H.J :Éviter les problèmes.

B.C.E : Et vous avez le deuxième problème, si vous le permettez, je ne devrais pas. Vous avez le ministre de l’enseignement que vous avez amené, qui est nouveau, vous allez avoir des problèmes avec.

H.J : L’enseignement supérieur ou …

B.C.E : Supérieur, il me semble

H.J : Moncef Ben Salem ?

B.C.E : Et  c’est moi…

H.J : Moncef ?

( Malgré l’insistance, par la question, B.C.E. ne prononce pas son nom.)

B.C.E : Oui. C’est moi qui suis intervenu pour régler sa situation. Je suis intervenu pour la gloire de Dieu. On m’avait dit qu’il était victime. En effet j’avais trouvé qu’il était victime. Et c’est moi, qui ait intervenu pour qu’il soit titularisé alors que je ne l’ai jamais vu. Je vous le dis en toute franchise. Mais, il semble qu’il ait fait des déclarations assez outrageantes. Il a dit que Bourguiba est …

H.J : Ah ..

B.C.E : Il a dit qu’il était un espion et autres. Je vous le dis. Vous allez avoir des problèmes avec ça.

H.J : Monsieur Abdelkrim nous en a parlés.

B.C.E : On en arrive à cette histoire.

H.J : C’est lui Salem.

B.C.E : Vous avez compris. Ils ont sorti ça maintenant.

H.J : Ils ont ressorti ça maintenant. Nous, on lui en a parlé. Même dans notre parti, on le lui en a parlé.

B.C.E : Alors ?

H.J : On lui a adressé des reproches.

B.C.E : Alors ?

H.J : On l’a mis devant sa déclaration. C’est vrai que cette déclaration n’était pas à sa place et n’aurait pas dû exister. À savoir Juifs ? Sionistes et indépendance.

B.C.E : Cela veut dire que Bourguiba , était juif ?

H.J : Je suis avec vous. En ce qui concerne cela et entre parenthèses, il est le plus âgé et il est notre père. Dans le mouvement quand on avait commencé à choisir, on s’est adressé à lui en ces paroles : On vous connaît pour votre dureté, pour ce genre de paroles, que vous allez arriver dans un secteur sensible. L’enseignement supérieur, les professeurs et le syndicat, ne sont pas simples.

B.C.E : Et moi je crains que maintenant qu’une parole vrai, il la rende un mensonge. Ils vont s’accrocher à cela et il y aura des manifestations et vous allez voir. Je les connais.

Je me suis intervenu pour lui, parce qu’il était l’ami de Mustapha Filali.

H.J : C’est vrai.

B.C.E : Monsieur Mustapha Filali m’en avait parlé. Il m’avait dit s’il vous plaît. Je lui ai dit je ne le connais pas. Il m’a dit : « Je m’en porte garant ».

H.J : C’est vrai !

B.C.E : J’en ai parlé au ministre de l’enseignement supérieur et je lui ai dit que de toute façon cette personne est victime. Je lui ai dit qu’on doit régulariser sa situation.

H.J : C’est vrai. Il y a cette déclaration et d’autres jusqu’à susciter beaucoup de critiques envers nous.

B.C.E : Ce sont deux affaires dont vous êtes capables de vous en débarrasser. Vous verrez comment faire et je ne sais pas comment. En tous les cas vous prenez vos précautions. L’autre affaire arrive en janvier, je crois. On nous a dit  dès que l’affaire arrive, il y aura des sit-in. Ils devraient la retarder où qu’ils trouvent une solution et ainsi vous tranquilliser. Cela vous permettra de respirer après.

H.J : Il y a un autre dossier. L’invitation de l’Émir du Qatar

B.C.E : Ce n’est pas un problème.

H.J : Non, je voulais vous dire, tout seul ou avec d’autres. Maintenant le temps est passé pour savoir. Je me suis dit que peut-être la visite d’un pays tout seul.

B.C.E : Pourquoi pas ?

H.J : Sans inviter d’autres personnes.

B.C.E : Moi, j’étais abasourdi de voir comment ils disent que Qatar allait nous coloniser.

H.J :Ne soyez pas abasourdi, monsieur Béji. Ils veulent ainsi. Ils veulent nous mettre dans l’embarras pour que Qatar devienne une accusation.

B.C.E : Ce n’est pas raisonnable.

H.J : C’est une accusation. Ainsi, il n’y a aucune aide.

B.C.E :Regardez, je vous le dis en toute franchise. Je ne fais rien sans l’étudier. J’ai été élevé ainsi. Et moi , toutes les visites que j’ai effectuées sont objectives.

H.J : C’est vrai !

B.C.E :  Ma première visite, était vers l’Algérie. Pour plusieurs raisons et je vous en ai parlé. Ensuite je me suis rendu au Maroc. Le Maroc m’ont fait des reproches, me disant que je devais les visiter en premier. Je leur ai dit alors j’arrête. Ensuite, j’y suis allé. Après, je suis allé en France. Pourquoi la France ? Parce que c’est elle qui allait nous aider dans les histoires du G8. Elle était la présidente du G8. Je me suis mis d’accord avec monsieur Sarkozy et on avait participé à la préparation du rapport du G8. Deux de chez nous, avaient participé à cela. Tellement j’avais convaincu le bonhomme. C’est en fait quoi le G8 ? C’est rien !  « Bonjour, ça va ? » et vous rentrez. Je lui ai dit qu’est ce qu’on a fait d’intéressant ? Je lui ai rendu visite avant. Je lui ai dit que nous sommes dans une situation etc.. Il m’a dit : « Voilà le rapport qu’on devrait faire, voulez vous y participer ? » En effet, deux de chez nous y avaient participé. Quand, on y est allé, c’était une rencontre pour la Tunisie. On a fait le G8 et on est allé en Amérique. On est allé chez les arabes. Qui sont les arabes ? Qatar, les Émirats et le Koweït. Pourquoi ?  Premièrement, parce que le Qatar et les Émirats, sont les seuls à nous avoir reconnus. Le monde entier ne nous reconnaissait pas. Ils ne sont pas content qu’il y ait une révolution en Tunisie. Qatar nous a reconnus et ils sont venus nous voir. Je suis allé voir l’Émir de Qatar. Une bonne relation. Il m’avait dit : « Qu’est ce que vous voulez ? » Je lui ai dit : » Nous sommes venus rendre le salut en mieux, ni plus ni moins« . Il m’a dit : « Ben Alors ! » Je lui ai dit : « C’est bien cela ! » Il avait commencé à me parler. Abdelkrim était avec moi. Comment, on lui demandait de l’argent. et le monsieur s’est enfui d’ici.  Il m’a dit : « C’est la première fois que quelqu’un vient me voir sans qu’il soit en demande « . Alors, il m’a dit : « Qu’est ce que vous voulez ? L’argent est à votre disposition« . Pourquoi nous ne prenons pas cet argent alors que nous en avons besoin ? C’est des paroles vides (en  parlant des autres qui critiquent le Qatar).

H.J : Et comment c’est des paroles vides !

B.C.E.:  Devant même, monsieur Abdelkrim, il m’a dit «  » L’argent, je l’ai, et je mets à votre disposition dix milliard de dollars ». Nous un seul, fait des choses. Je lui ai dit : »on n’est pas pour votre argent, mais s’il veut bien investir ». Parce que à ce moment là, on ne voulait pas perturber le budget et qu’on entre pas dans des.. Il m’a dit. Que Dieu nous soit en aide. Vous savez ce qu’il m’avait dit ? « Vous, vous allez faire les projets et moi, je viendrai les signerJe viendrai avant et je vous donne l’argent« .

H.J :  Mais ,on aura toujours besoin de dépôt.

B.C.E : Ce n’est pas un problème. Le dépôt y est. Il y a dedans cinq cent millions. Ce n’est pas grand chose. Ils voulaient se rétracter. Le monsieur est venu me voir. Car, si nous la prenons comme au marché, qu’est ce qu’on fait avec ? Il m’a dit de ne pas faire de déclaration à son propos. je lui ai dit quoi ? Il m’a répondu : « Deux et demi pour cent« . C’est bien. Pour cinq ans et je ne sais quoi. C’est pour rien. Ensuite, le ministre des finances m’avait dit quatre pour cent. Je lui ai dit : « Prenez votre argent« .  ils sont revenus dessus. J’étais très clair. On peut aller au marché sans qu’on nous rende service. Ceci, c’est une chose.  Il a des projets. Je vous le dis, on peut aller avec ça jusqu’au bout. Mais nous n’allons pas avoir peur.

H.J : Au contraire !

B.C.E : C’est quoi ce peureux.

H.J : Si on avait d’autres solutions à la rigueur.

B.C.E : Non, ne vous tracassez pas pour cela. Attendez qu’on plonge encore un peu plus. C’est un monsieur qui a de l’argent.

H.J : Et il est prêt

B.C.E : Et ce n’est pas Qatar qui va avoir le dessus sur nous. La France n’a pas pu.

H.J : Peut être qu’avec nos travailleurs et nos cadre, c’est nous qu’allons envahir Qatar.

B.C.E : Maintenant, les gens que nous avons là bas travaillent. Ils font partie maintenant dans l’opération

H.J : La coupe

B.C.E : Oui. Déjà de la sécurité, on leur a envoyé presque trois cent personnes. Ils sont la maintenant. Ils ont l’armée maintenant. On a envoyé le général. Ils ont dit que c’est pour rencontrer Ben Ali. On l’a envoyé parce qu’on a l’armée là bas. Il n’ y a pas un autre pays. On est allé aux Émirats en effet.

H.J : Monsieur Béji, ils sont prêts les Émirats ?

B.C.E : Ils sont prêts. Vous avez aussi le Koweït. Pourquoi, je suis allé au Koweït ? Parce que nous sommes coupables vis-à-vis d’eux.

H.J : C’est vrai.

B.C.E : C’est des gens qui nous ont aidés. Monsieur Ben Ali avait mangé de l’argent de Saddam Hossein. C’est de notoriété. C’est un scandale qu’un homme de ce genre dirige un pays. Moi, personnellement j’éprouve le scandale. Il a lâché les gens qui nous ont aidés et tout. Je suis allé leur avouer.

H.J : C’est la meilleure chose que vous aviez faite.

B.C.E : l’Émir s’est mis à pleurer. Il m’a honoré. Il était ministre des affaires étrangères. C’est à dire, il avait les yeux en larmes. Il m’a dit : « Non et autre« . Je lui ai dit : « Regardez« 

H.J : Le Koweit a toujours été bien avec nous.

B.C.E : Je lui ai dit «  Le monsieur s’est trompé dans sur le compte de la Tunisie entière. Vous étiez des victimes dans le même lot que nous. Je lui ai fait un peu de.. . Il a appelé le premier ministre pour voir s’il y avait pas quelques projets. Il nous avait dit : « Pas d’Assemblée« . Je lui ai dit « Pourquoi ? ». Il m’a dit : « l’Émir nous a donné green light . Il a dit : « La Tunisie, ce qu’elle veut, on va avec. » Pourquoi, on jette tout ça ?

H.J : Avec les difficultés de l’Europe, maintenant.

B.C.E : On va vers les difficultés.

H.J : L’Europe, on ne peut pas s’en passer.

B.C.E : Vous savez que vous avez une invitation de la présidence européenne. Je vous l’avais dit. Je vous l’ai transmise.

H.J : Oui. C’est la première visite.

B.C.E : Il faut envoyer une lettre . Vous direz merci. et vous direz qu’on va la réaliser de suite.  On a besoin d’eux.

H.J : Il y a aussi l’Arabie Saoudite, monsieur Béji.

B.C.E :  Ça, vous vous débrouillez avec. Je vous le dis.

H.J : Nous nous sommes trompés en tant que parti, en tant que mouvement. On s’est trompé sur leur compte. En ce qui concerne le Koweït , on s’est trompé.

B.C.E : Pour le Koweït, il n’ y a pas de problème

H.J : l’État et le mouvement.

B.C.E : Mais, l’Arabie Saoudite, je n’imagine pas qu’ils marchent correctement avec nous.

H.J : Avec nous ?

B.C.E : Ils ne se sont pas comportés comme il fallait. Il y a Ben Ali qui est parti chez eux. Il est leur hôte, comme ils disent. Nous on leur a pas demandé ( le mot extradition n’est pas dit ). La Chose, est qu’on est obligé de faire les mesures d’extradition. Répondez nous au moins :par :  « Oui , non, soyez le bienvenu etc ». Eux, ils nous ont totalement méprisés. Moi, jusqu’à présent je n’ai jamais fait de déclaration contre eux. Quand on me pose la question sur la nature de nos relation, je réponds : « Elle est bien ! ». Posez leur la question, pourquoi. Vous avez l’Émir Naïef, c’est une chose qui fait rire, mais qui ne se dit pas. l’Émir Naïef m’a envoyé en intervenant pour Abdallah Kallel.

H.J : Il voulait  compléter en le prenant avec lui.

B.C.E : Il est intervenu pour qu’on le libère et ainsi de suite. Je leur ai dit : « Mes enfants La Tunisie n’est pas comme vous. Le premier ministre n’a pas de pouvoir  dans cette affaire. C’est une affaire entre les mains de la Justice, on ne peut pas intervenir« . Dieu puissant. Rien de plus rien de moins. C’est le juge qui dira ce qu’il y a avec son dossier. C’est la seule intervention possible dans l’affaire.

Après un certain temps, on a reçu le ministre des affaires étrangères de l’Arabie Saoudite. Il  rencontrait le Président en tant qu’envoyé spécial. Si vous me posez la question: qu’est ce qui a été conclu avec le Président, je vous dis je ne sais pas! Car, je ne lui ai pas demandé. Ensuite, on m’a dit : « Il veut vous voir. Il a une lettre spéciale ». Il est apparu malin. Une lettre de  l’Émir Nayef alors l’Émir Nayef n’était pas encore le deuxième.

H.J : Pas encore.

B.C.E : C’est quoi la particularité ? Il m’a dit qu’en ce qui concerne monsieur Abdallah Kallel. Pas un seul mot sur Ben Ali. Je lui ai dit : «  Transmettez lui mes salutations et dites lui qu’on espère qu’il n’y aura que du bon ». C’est à dire quand ils disent «  Il n’y a que du bon » cela veut dire : il n’y a rien. Pas de résultat. Il est parti .

H.J : C’est trop !

B.C.E : C’est à dire. Du culot !  C’est à dire que nous ne leur demandions pas autre chose. Au moins qu’on aient des relations civilisées.

H.J :  Et à propos de la demande de remise …

B.C.E : Ils ne nous ont pas dit ne serait-ce qu’un mot.

H.J : Rien ?

B.C.E : Rien. C’est à dire s’ils disent : « On ne peut pas » ou qu’ils disent : « Nous avons des traditions et des coutumes « 

H.J : « On va étudier » par exemple

B.C.E : Rien Pas un mot . Ce n’est pas raisonnable. Je vais vous dire pourquoi. Nous sommes un État. La relation personnelle peuvent être mieux. Bien évidemment, ils envoient des grands en respect de ma personne et tout, mais qu’est ce qu’on a fait d’intéressant ? Dans cette histoire, les gens disent : « Voilà, ils n’ont pas accompli leur obligation » et quoi encore.

H.J : Ce dossier de l’ancien président Ben Ali, vous pensez qu’il faudrait y insister avec des moyens diplomatiques ?

B.C.E : Regardez , on ne doit pas aboutir…

H.J : Et on a le dossier de Baghdadi

B.C.E : Baghdadi c’est plus facile. Je vous le dis et vous m’en excusez. monsieur Mohamed El  Hamadi ( Il n’a pas retenu encore correctement le prénom de son successeur ). On entre pas. Il y a l’État, c’est une chose et il y a le comportement humain c’est autre chose. L’État a ses contraintes. Nous avons des lois internes (coupe ?) et nous avons des accord bilatéraux. Nous devons les appliquer tous. En ce qui concerne monsieur Baghdadi, ajoutez autre chose, il y a l’intérêt. Nous avons un intérêt avec (coupe ?)  l’autre. Tout ceci. Ils m’ont appelé plusieurs fois. monsieur Baghdadi, il était avec Khaddafi. Ils étaient contre nous. Il faut en tenir compte de ce problème. Il est venu chez nous et il s’est fait attraper.  Nous avons appliqué la loi. Les tribunaux l’ont jugé.  Qu’est qu’on fait pour lui ? Ils ont jugé toutes ses affaires. Deuxièmement, ils ont jugé pour l’extradition en premier et en deuxième. Il a deux affaires. La Chambre d’accusation a demandé de le livrer. Ils ont étudié le problème et ils ont fait des jugements motivés, qui incluent tout.  Pourquoi, nous ne le livrons pas ? (coupe ?). Vous ne pouvez pas ne pas le livrer tout en demandant aux autres de livrer pour moi.

H.J :   Sauf, qu’il est censé ce que vous dites, mais que devons nous faire si Dieu décide qu’il soit traité d’une certaine façon…

B.C.E :  Excusez moi. Nous on leur a demandé des garanties. Ils se sont réunis. Leur justice a dit : »Nous vous garantissons qu’il y aura un jugement équitable, ainsi« . Il y a d’autres personnes suspectes. Ils ne les ont pas tués.

H.J :   Oui durant la récente période.

B.C.E :  Voilà, ils ont d’autres personnes.

H.J : Même le fils de Khaddafi

B.C.E :  Il y avait une manière. Des gens sont venus me voir pour que le procès soit par l’intermédiaire du tribunal. Ceci embarrasse les Saoudiens . j’y ai pensé.

H.J :     Cela donne un message.

B.C.E :  Oui ! Laissez les se débrouiller avec. L’homme , nous on e peut pas le juger.

H.J :     Donnez le à l’autre tribunal

B.C.E : Donnez le à l’autre tribunal

H.J :    Mais , Baghdadi  n’est pas sur la liste

B.C.E : Non , non je parle du notre .

H.J : Laissez, mais sur Baghdadi

B.C.E : Baghdadi avait demandé le refuge politique. L’organisation avait regardé le problème. Elle a dit vous ne le livrez qu’après que je le voie. Ils sont venus le voir. C’est nous qui nous sommes embourbés avec. Car, l’asile politique, c’est nous qui le donnons .

H.J :  C’est vrai.

B.C.E :   Si nous ne le donnons pas, eux, ils le mettront dans un autre endroit, s’ils veulent. C’est pas le cas. Pour le moment la moitié du gouvernement est pour son extradition.  Le dossier a été transmis au Président. Je ne sais pas qui est allé voir le président, il a commencé à faire des déclarations qu’il ne le livre pas. Je lui ai dit : « Pourquoi mon fils vous  faites ce genre de déclarations ? Est-ce que vous en savez, c’est des compétences liées ? Si le gouvernement vous demande de livrer, vous signez ! » Qu’est ce que c’est que cette histoire, si chacun se … ? . Il est où l’État alors ? Je lui ai dit qu’on ne lui a pas encore proposé et vous commencez à répondre et à faire des déclarations . Cela veut dire quoi ? Ce n’est pas raisonnable. C’est à dire que vous êtes le président de l’État, vous ne devez marcher qu’en fonction des impératifs de l’État et non en fonction de vos impératifs personnels à vous. Je lui ai dit ça. Je n’ai pas de problème de responsabilité. Lui est responsable et moi je suis responsable. Tous les gens sont responsables.  Regardez ces avocats qui font des déclarations ! Ce ne sont pas des contraintes de cet État. On lui avait envoyé l’ordre. On lui avait tout ce qui était  prêt. Je lui ai dit :  »  Vous signez, ou vous vous débrouillez où vous le laissez à votre successeur. C’est une autre affaire ça (en français) ».

H.J :    Non, d’ailleurs je crois que même monsieur Marzouki n’a pas à voir là dedans.

B.C.E : Vous m’avez compris

H.J :    D’après la loi sur les compétences et attributions ..

B.C.E :    C’est une compétence liée. Même s’il en a le droit, il n’a pas à gérer.

H.J :    Ni parole, ni acte.

B.C.E :  Voilà ! c’est à dire: signe. C’est une compétence liée.

H.J :    Je voulais vous demander, est il possible que je demande des garanties

B.C.E : Ils les ont demandées. Vous avez les garanties écrites

H.J :    On ne sait jamais, si Dieu décide, un scandale, qu’il soit torturé ou tué

B.C.E :    Non non. Ce qu’on nous a demandés, on l’a fait. Au contraire, on a retardé. On les a appelés. Il y a un autre, Ils ne nous ont pas répondus, on l’a laissé et il est sorti de lui-même.

H.J :     Celui qui parle avec lui

B.C.E :   Non, non, l’autre est plus important que lui. Monsieur…

H.J :     Ah, ah …les renseignements ?

B.C.E :    Oui, je ne sais pas comment il s’appelle. Je le connais. Il est venu me voir plusieurs fois. J’ai oublié son nom. Il est de la révolution, lui. Mais celui là, n’est pas de la révolution. C’est comme Kaddafi. Il est venu nous voir. On l’a retenu pendant longtemps. On l’a envoyé aux tribunaux et ils l’ont innocenté. On les a appelés. On leur a demandé de nous envoyer les documents. Ils n’ont pas envoyé. Il m’a parlé monsieur Mustapha Abdeljlil, et il m’a dit : « L’erreur vient de chez nous » je lui ai dit c’est bien ça. On ne peut pas se mettre sur le dos ces histoires. Il est parti de lui-même. Les Américains l’ont emmené ou qu’ils se débrouillent… Mais, celui-là n’est pas parti. Ils nous ont envoyé les documents. Les premiers et les deuxièmes. Donc, nous on ne peut pas y échapper. Regardez, monsieur Mohamed ( Il n’a pas toujours pas retenu encore correctement le prénom de son successeur ). Quand quelqu’un est responsable, il ne faut pas qu’il mette les bâtons dans ces histoires. C’est l’État ! On a un État et l’État a des intérêts. Et nous avec les Libyens, nous avons des intérêts. Même si eux ils sont dans une mauvaise situation.

H.J :        Les choses commencent à s’améliorer

B.C.E :   Oui, elles se sont un peu améliorées. Avec de l’argent

H.J :      les groupes européens s’appuient dessus en le gelant. L’Amérique le sait. Trente milliard

B.C.E :   C’est leur argent  à eux !

H.J :      Oui c’est leur argent ! Ils ont cent quarante cinq

B.C.E :   Oui !

H.J :     Cent quarante cinq

B.C.E :   C’est leur argent  !

H.J :      Chacun tient un bout

B.C.E :  Oui c’est leur argent. Leurs révolutionnaires, ont pris le dessus sur eux. Je l’ai rencontré récemment monsieur Abdeljlil en Pologne. J’ai discuté avec lui. Parce qu’ils nous embêtaient aux frontières. Du coup, ils les avaient retirés. Il m’a dit’ qu’ils les ont achetés avec de l’argent. Je lui ai dit que ça ne durera pas longtemps. Il m’a répondu qu’est ce que je peux faire ?

H.J :     Quand il n’y aura plus d’argent, ils reviendront

B.C.E :   Oui, ils reviendront. Ils m’a dit, ils se sont installés là bas et ont répondu que c’est un butin de guerre. Ils faut qu’ils exploitent prenant de l’argent, à chaque passage.

H.J :   Le tribalisme. J’espère que leur condition s’améliore. Maintenant qu’ils arrivent à avoir leur police et leur armée

B.C.E : Il faut beaucoup de temps. Je les ai avertis depuis le début. Je leur ai dit que vous allez entrer dans des problèmes. Ils sont en fait entrés dans des problèmes. Ils avaient monsieur l’autre et il a démissionné. Enfin, il faut qu’on les aide.

 H.J :    En ce qui concerne la France, monsieur Béji

B.C.E :  la France qu’on le veuille ou pas, notre relation avec elle est solide. Deuxièmement on ne peut pas demander aux Français de penser comme nous. C’est autre chose. On doit faire attention à nos déclarations. Cela ne se fait pas.

H.J :    Je sais

B.C.E :  Cela ne se fait pas

H.J :   Monsieur Moncef

B.C.E : Oui cela ne se fait pas. Excusez moi. Monsieur Sarkozy, s’il revient et il sera président. on n’a pas d’intérêt. Cinq ans il restera là bas. Et ils ont une influence primordiale sur l’Europe, eux. Deuxièmement, ils avaient une sorte de complexe, du fait qu’ils avaient marché avec Ben Ali et quand la révolution est arrivée, il ne s’en ont pas aperçue. Ils ne l’ont pas comprise.  Je suis allé et j’ai discuté avec eux et il m’a dit exactement : « Nous nous sommes trompés ». Il a avec lui monsieur Juppé, qui est très bien. Le ministre des affaires étrangères. Il est venu ici et je me suis occupé de lui et je l’ai considéré comme s’il était le président. Il m’a dit :  « Nous , on n’a pas compris ! » . J’ai rencontré aussi leur premier ministre. Pareil . Monsieur Fillon n’est pas mal. C’est à dire ils ont le complexe que la France qui avait colonisé la Tunisie et nos informations sont chez eux , ils ne se sont pas rendus compte de cette histoire. Ils voulaient se racheter de ces erreurs. Monsieur  Sarkozy, en ce qui concerne le G8, jamais cela ne s’est produit. Je suis allé là bas. J’en ai parlé à deux personnes et elles étaient présentes avec eux et ils participé au rapport. Que veut-on de plus ? Donc , il marche avec nous. Quand il y a eu le changement, ils ont envoyé une lettre, en long et en large, avec des engagements qu’on peut pas imaginer. Je pense que monsieur Marzouki a reçu cette lettre. Après, ils viennent leur dire ceci et cela !

H.J :    Il y a ça et il y a le Bahreïn

B.C.E :   Je vous le dis, ce n’est pas de l’évaluation de la responsabilité.

H.J : Surtout cette affaire des prérogatives, c’est la politique des affaires étrangères du gouvernement. On avait dit qu’on en parle et on discute. Mais, il ne doit pas aller fermer. C’est un problème.

B.C.E :   Il a fait une autre déclaration. Il a dit que l’action diplomatique c’est rien, on va la changer. Mon fils, il faut changer sans le dire.

H.J :     Il y a un problème

B.C.E : Il y a un problème et je vous ai averti.

H.J : D’autres aussi à part vous. J’espère, grâce à Dieu qu’on soignera les erreurs. En toute clarté, il y a une répartition des tâches. Monsieur Abdelkrim m’en ’a parlé, il m’a dit que (coupe?)  les Qataris sont venus pour la chasse. Je ne sais qui est allé raconter à monsieur Moncef, lui disant qu’ils détruisent la richesse. Il leur a dit allez les chasser. Ils les ont mis dehors. Il a parlé au Gouverneur. Même le Gouverneur n’en revenait pas. C’est néfaste pour eux. J’ai parlé à monsieur le Gouverneur et je lui ai dit de voir en tout cas. Monsieur Moncef c’est quoi alors ?

B.C.E :   Ils ont trouvé la solution avec eux mais avec de l’éducation.

H.J :   C’est pas comme ça. Comment vous les faites sortir ? Ce sont des gens sensibles.

B.C.E :    Quoi sensibles ? Oh !

H.J :    Il rompt les relations. Si vous faites ça à sa famille, vous la chassez

B.C.E : C’est pas nouveau. L’Arabie Saoudite a soixante dix voitures en Tunisie. Ils viennent faire la chasse avec. Ils vont les emmener en Algérie. Il va partir

H.J :   Naïef, il restait pour un mois et deux mois

B.C.E : Maintenant, il va partir. Il m’a dit qu’ils allaient sortir les voitures. Soixante dix voitures, qu’ils ont ici. Je lui ai dit Laissez les partir. Aucun problème.  Au moins on diminue de la chose.  C’est lui qui l’a demandé. Nous, on ne l’a pas chassé.

H.J :   Je vous donc, merci beaucoup

B.C.E : Il n’y aura que du bon

H.J :   On reste en permanence en contact. On se verra j’espère

B.C.E :  Je vous amène le compte. Vous le signez et je le signe maintenant.

S’il vous plaît, allez voir monsieur T.Y. dites lui d’amener le dossier ( il s’adresse à un de ses collaborateurs)

Fin de l’enregistrement

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Un commentaire pour Traduction de la passation des pouvoirs, sur écoute, entre Essebsi et Jebali

  1. Ping : Un plaignant non identifiable dans l’affaire du micro de Nessma oublié. | Le milieu autorisé

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