Salah Ben Omrane 23/08/2014 09:50
« Il est temps que la femme tunisienne rentre à la maison, reconquiert ses casseroles et laisse les hommes s’occuper, sérieusement, des affaires du pays ! « .
C’est ce message barbu et éclatant de machisme, qu’on peut déduire lorsqu’on lit le nombre de places en têtes de listes, réservées aux femmess sur les listes électorales que les partis présentent à ce jour :
Afek tounes : 5 sur 22 candidats
Aljoumhouri : 3 sur 25 candidats
Le Front populaire : 2 sur 15 candidats
Ennahda : 1 sur 26 candidats
Nidâ tounes: 2 sur 27 candidats
L’Alliance démocratique : 1 sur 24 candidats
Adieu aux beaux principes sur la reconnaissance des droits de la femme en Tunisie dans une constitution toute neuve que partout on n’a pas tari de faire son éloge pour le motif qu’elle met l’homme et la femme à égalité dans les droits.
Fin de la rigolade sur la parité pour les chefs de partis politiques. Rached Ghannouchi avait prévenu le 13 août dernier que « La parité entre hommes et femmes ne pouvait pas concerner les têtes de listes » (Radio Shems Fm) .
Quant au chef du parti Nidâ Tounes, Béji Caïd Essebsi, il avait accordé son attention particulièrement au sujet de la parité entre hommes et femmes , lorsqu’il était Premier ministre de la transition.
12 juin 2011 :
Traduction: « La deuxième chose la plus importante est que le fait que la femme tunisienne soit une femme libérée.
Nous avons 50 ans de parcours dans cette direction. Elle tient son véritable rôle dans la société tunisienne, aussi bien dans l’administration que dans la société civile ».
Cette commission, si des fois peut-être, que nous n’étions pas d’accord sur certaines choses, il y a une chose importante dans laquelle, on n’a rencontré aucun désaccord, est le fait qu’en ce qui concerne les prochaines élections 50% seront des femmes et 50% seront des hommes. Je leur ai dit que même en Europe vous n’avez pas cela ! «
(Lien vers la totalité du discours et sa traduction)
Pour voir la réalisation de la parité entre hommes et femmes en Tunisie , l’Europe peut toujours attendre avant de penser à prendre de la graine !
On sait que les partis politiques ne sont pour rien dans le soulèvement populaire qui a fait partir Ben Ali, mais ce n’est pas une raison qui peut justifier tant de mépris pour les parités entre hommes-femmes, jeunes et moins jeunes ainsi que l’équilibre dans la représentativité entre régions. Les partis politiques ont eu droit à presque quatre ans pour faire leurs révolutions, que leur chefs oublient de placer leurs enfants et leurs gendres et de se conformer aux aspirations de la rue, sans prendre le parti politique pour une entreprise familiale ou une activité qui permet de se procurer du pouvoir et de l’influence et qui assure un bon revenu sur le dos de la communauté. Pourquoi tant de haine à l’égard de l’égalité et du respect des uns et des autres ? Peut-on rendre la Tunisie meilleure, c’est à dire avec des responsables politiques conformes et respectueux des principes qui régissent les pays du monde moderne, sans passer par la case de la rébellion dans la rue et toutes les violences que cette étape implique ? Prendre les gens pour des idiots, contribue à l’instabilité du pays et coûte cher à la communauté.