Salah Ben Omrane jeudi 02 août 2012 à 10:25
Habib Khedr, l’élu à l’Assemblée constituante, membre du parti islamiste Ennahda et Rapporteur général des travaux sur la constitution, affirmait hier sur Radio Shems fm, détenir le projet d’inscription dans le Code pénal, l’expression de la loi en matière d’atteinte au sacré: « Sera puni d’une peine de prison de deux ans et il sera condamné à payer la somme de deux mille dinars, et ces condamnations seront doublées en cas de récidive, celui qui aura diffamé, insulté, méprisé, profané l’un des sacrés: Dieu Tout-Puissant, ses généreux messagers, ses livres saints, l’honorable Kaaba, une mosquée, une église ou une synagogue. Il sera condamné aux mêmes peines celui qui aura représenté Dieu ou un de ses prophètes.»
Deux semaines auparavant , le président Moncef Monrzouki était l’invité d’honneur au Palais Bourbon. Il déclarait devant les députés: « Mon devoir est de vous apporter des réponses aux questions que beaucoup d’amis se posent et se les posent avec sincérité: Est ce que la Tunisie est tombée dans l’escarcelle de l’islamisme? Non la Tunisie est tombée dans l’escarcelle de la démocratie ! » .
On peut affirmer sans exagérer, qu’en ce moment, la sincérité des amis de la Tunisie, évoquée par Marzouki, subit plus qu’une rude épreuve. Elle est même cabossée. Elle est fragilisée par la tendance puissante dans l’enceinte de l’Assemblée constituante tunisienne qui tient à assimiler l’Islam à une religion de la terreur. Comme si elle obéissait aux ordres d’une puissance étrangère pour qui l’Islam ne devrait pas rimer avec tolérance, paix, créativité, inventivité, démocratie et prospérité. C’est une loi qui est assimilable à une chasse aux sorcières par la loi, juste au moment où il faut chasser la pauvreté , la misère, le chômage et redonner confiance aux Tunisiens dans leur pays. Cette tendance islamiste tend à inscrire dans la loi la substance dans le combat des terroristes, sous le prétexte qu’elle lutte pour protéger le sacré dans les convictions religieuses. Une tendance qui pousse vers l’obscurantisme et qui donne raison aux députés français qui avaient déserté les bancs du Palais de la Concorde en n’écoutant pas le président tunisien faire son discours. Il avait consacré une grande partie dans ce discours, à exprimer qu’Ennahda n’est pas un parti à craindre et que ses dirigeants jouent le jeu des règles de toute démocratie. Marzouki pour avocat devant les occidentaux, pas cher payé, malgré les couleuvres qu’ils lui ont fait avaler pour ne pas dire tout simplement ridiculiser, les Islamistes tunisiens estiment qu’ils ont maintenant les mains libres pour passer à l’étape suivante qui suit la tournée de com. Ils estiment qu’il est temps qu’ils se consacrent à truffer en quelques jours la Constitution par quelques lois scélérates , en la minant par des boulettes juridiques d’un terrorisme d’État halal .
Rappelons que la constitution est le premier contrat national qui unit tous les membres de la société et qui doit se placer au sommet de la hiérarchie des règles juridiques. Une constitution doit servir à indiquer l’organisation de l’État ainsi qu’établir son mode de fonctionnement. Les rédacteurs de la Constitution ne doivent en aucun cas se substituer aux autres organes de l’État. Ils se trompent quand ils se substituent aux prochains députés, qui eux seuls, devront réfléchir sur les différents codes et les établir. Ils ne doivent en aucun cas confondre la rédaction d’une constitution avec la rédaction de chacun des codes.
Cette proposition de loi qui vient d’être annoncée, n’est ni le premier ni le dernier des débordements dans le rôle de l’Assemblée Constituante. Il est urgent que la date du référendum sur la Constitution soit fixée pour entendre les Tunisiens s’exprimer sur l’ouvrage qui se trame dans ce noble édifice, mais qui est tenu en ce moment par des Islamistes.
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La Tunisie est sortie des ténébres d’une dictature pour tomber malgré elle dans les griffes d’un régime islamiste : ton pays ne mérite pas ce sort! Mais les tunisien/nes sont suffisament intelligents pour faire le bon choix finalement!
Bonne fête !
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