Lettre de Omar Ibn El Khattab à Moussa Al Achâari

Salah Ben Omrane  11 février 2016  13:45

   Il y a 1400 ans, le Calife Omar Ibn El Khattab, compagnon du prophète était réputé pour sa clairvoyance dans ses arbitrages des conflits entre tribus et réputé pour sa sagesse dans ses jugements légendaires.
Avant d’adopter « la nouvelle religion », l’Islam, en bon mecquois, il lui était un farouche opposant, un adversaire redoutable pour le prophète Mohamed, avant sa transformation en illustre défenseur.
Il a succédé à Abu Bakr Ibn Essidiq, premier calife des musulmans à la mort du prophète. Il était appelé Amir Al Mouminin ( Chef des croyants) et avait la charge de mener à bien les nouveaux territoires où l’Islam s’est répandu dans les régions géographiques  proches de la Mecque. Dans l’une de ces régions, Koufa, il y avait Abou-Mouça-el-Achari. qui était à la fois juge et gouverneur. Celui-ci, avait reçu une lettre de Omar dans laquelle, il lui recommandait quelques conseils dans l’exercice de sa fonction de juge.

J’ai tenu à reproduire cette lettre en arabe et à la traduire en langue française, car, il n’est pas inutile d’apprécier l’effet de 1400 ans d’histoire de l’humanité qui n’ont pas marqué d’une ride un tel document .

Lettre de Omar Ibn El Khattab:

رسالة عمر بن الخطاب إلى أبي موسى الأشعري – رضي الله عنهما – في أمر القضاء.

«أما بعد ،

فإن القضاء فريضةٌ مُحْكَمة، وسُنَّة مُتَّبَعة، فافهم إذا أُدليَ إليك, فإنه لا ينفع تكلُّمٌ بحقٍّ لا نفاذ له، وآسِ بين الناس في وجهك ومجلسك وقضائك, حتى لا يطمع شريف في حَيفِك، ولا ييئس ضعيف في عدلك، والبيِّنة على مَن ادَّعى، واليمين على مَن أنْكَرَ، والصلح جائز بين الناس إلا صلحًا أحلَّ حرامًا أو حرَّم حلالًا، ومَن ادَّعى حقًّا غائبًا أو بيِّنَة، فاضرب له أمدًا ينتهي إليه، فإن جاء ببيِّنَة أعطيته بحقِّه، فإن أعجزه ذلك استحللت عليه القضية, فإن ذلك أبلَغُ في العذر وأجلى للعمى، ولا يمنعك من قضاءٍ قضيته اليوم فراجعتَ فيه رأيَك، وهُديت لرشدك – أن تراجع الحقَّ, فإن الحقَّ قديم لا يُبطل الحقَّ شيءٌ، ومراجعة الحقِّ خيرٌ من التمادي في الباطل.
والمسلمون عُدُول بعضهم على بعض في الشهادات، إلا مجلودًا في حَدٍّ، أو مدرك عليه شهادة الزور، أو ظنينًا في ولاء أو قَرابة, فإن الله عز وجل تولَّى من العباد السرائر، وسَتَرَ عليهم الحدود إلا بالبيِّنات والأيمان.
ثم الفَهمَ الفهمَ فيما أُدلي إليك مما ليس في كتابٍ أو سُنَّة، ثم قايسِ الأمورَ عند ذلك، واعرف الأمثالَ والأشباهَ ثم اعمد إلى أحبها إلى الله فيما ترى وأشبهِها بالحقِّ.
وإياك والغضبَ والقلقَ والضجرَ والتأذِّي بالناس عند الخصومة والتنكُّر؛ فإن القضاء في مَواطِن الحقِّ يُوجب اللهُ به الأجر، ويحسن به الذُّخر، فمَن خلصت نيَّتُه في الحقِّ ولو على نفسه، كفاه اللهُ ما بينه وبين الناس، ومَن تزيَّن لهم بما ليس في قلبه شانه اللهُ تعالى؛ فإن الله تبارك وتعالى لا يقبل من العباد إلا ما كان له خالصًا، وما ظنُّك بثوابِ الله في عاجل رِزْقه وخزائنِ رحمته؟ والسلام عليكم ورحمة الله».

Traduction de la lettre :

«La justice est une obligation rigoureuse et un usage suivi, alors comprends quand il est fait recours à toi !
Il est inutile de parler de droit, s’il n’a pas d’effet.
Sois égal entre les gens dans ton abord, dans ton tribunal et dans ton jugement qu’ainsi, un nanti ne soit pas tenté de te corrompre ou qu’un faible ne désespère pas de ta justice.
Il est au demandeur d’apporter la preuve. Le serment est pour celui qui nie.
L’arrangement est acceptable entre musulmans à part celui qui autorise l’interdit ou celui que interdit l’autorisé.
Au prétendant d’un droit ou d’une preuve, absents, fixe-lui une date ultime.
S’il amène une preuve, rend-lui ce qui est de droit. S’il en est incapable et qu’il se complait dans l’affaire, c’est qu’il a excédé dans l’excuse. Évacue pour les aveugles !
Un jugement que tu as prononcé aujourd’hui, qu’ensuite tu y as révisé ton opinion, tu y as trouvé la raison par ta sérénité, ne doit pas t’empêcher de revoir ce qui est le droit. Car le droit est ancien. Rien ne lui fait obstacle. Réviser le droit est meilleur que de persister dans l’erreur.
Les musulmans sont notaires les uns aux autres en témoignage, à part un fouetté sur condamnation, un confondu pour faux témoignage ou un soupçonné d’alliance ou de parenté.
Dieu se charge de l’intime des gens en les protégeant par des frontières, sauf celles de la preuve et de la conviction.
Puis comprendre et comprendre ce qui vous était fourni qui n’est ni dans un coran ni dans une sunna et compare les choses à cet instant et prends connaissance des exemples et des phénomènes et opte pour celles que Dieu pourrait aimer et plus analogues à la vérité.
Méfiance de la colère, de l’ennui, de l’impatience ou porter atteinte aux gens dans les conflits et dans les dénis.
Dieu a prévu une récompense pour le rendement de la justice dans les lieux de la vérité et sait en faire un atout.
Que celui qui a eu la bonne intention qu’il a consacrée au droit, même quand c’est malgré lui, Dieu récompense ce qu’il a entre lui et les gens et que celui qui se déguise par ce que son âme est dépourvue, Dieu s’en charge. Car Dieu n’admet que des gens purs. Qu’en penses-tu de la récompense de Dieu et aux trésors de sa miséricorde ?
Salut ! »

C’était il y a 1400 ans!

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